Claude Ducarroz indique le 7 janvier 2015 à cath.ch qu’une centaine de personnes se sont proposées, depuis début octobre, pour accueillir des requérants d’asile dans leurs foyers. L’association «Osons l’accueil» a été fondée par un groupe de citoyens refusant de rester inactifs face au drame de la migration. En partenariat avec la Direction de la santé et des affaires sociales du canton de Fribourg (DSAS), un groupe de personnalités emmené par le docteur Bernard Huwiler, médecin retraité à Bulle, s’était mobilisé en lançant un appel début septembre à la population pour l’encourager à accueillir des migrants.
Claude Ducarroz précise que les personnes hébergées ne sont pas des Syriens. L’objectif de la démarche est de libérer des places dans les foyers d’accueil gérés par les autorités, afin qu’elles puissent faire place à l’afflux actuel de réfugiés, souvent en provenance de Syrie. Les migrants qui sont passés d’un centre géré par l’Etat à un accueil privé résident donc depuis déjà un certain temps en Suisse.
Les contrats passés avec les familles d’accueil couvrent une période d’hébergement de trois mois, renouvelable. Le prévôt de la cathédrale se réjouit ainsi que tous les contrats aient pour l’instant été renouvelés, sauf un. Il tient à préciser que le cas du non-renouvellement était dû, non pas à un problème relationnel entre la famille d’accueil et les hôtes, mais à des circonstances extérieures.
Claude Ducarroz assure que sur le plan des relations, les échos sont également très positifs. Aucun problème n’a été relevé.
Surpris par la très grande générosité dont fait preuve la population, le chanoine indique qu’une cinquantaine de personnes se sont également proposées pour offrir des services autres que l’hébergement. Des cours de français, des gardes d’enfants, des accompagnements motorisés ou encore de l’assistance administrative sont autant de «coups de main très utiles» offerts par ces citoyens.
Claude Ducarroz relève encore qu’un certain nombre de personnes en attente d’accueillir des réfugiés tendent à s’impatienter. L’équipe de «Osons l’accueil» leur explique qu’elles constituent un «réservoir disponible» très important en cas de non renouvellement de contrat dans les familles déjà accueillantes ou de besoin accru de logement du côté des services officiels.
Si l’aspect logistique se passe en général de façon favorable, les situations d’accueil hors des villes engendrent plus de difficultés. Le chanoine souligne en particulier les soucis de scolarisation pour les enfants hébergés à la campagne. Il est plus simple, de manière générale, pour le personnel des services de l’Etat de s’occuper des requérants d’asile se trouvant proche de Fribourg.
Encadré
«Très belle expérience»
Le quotidien romand «La Liberté» du 7 janvier rapporte le témoignage de Marie-Thérèse et Robert Ayer, qui accueillent depuis mi-octobre à Rossens, dans le sud fribourgeois, un Ethiopien et une Erythréenne. «Nous vivons une très belle expérience, la cohabitation se passe merveilleusement bien», assure Robert Ayer. Les retraités essaient aussi d’intégrer leurs hôtes dans la vie du village, avec la participation d’autres habitants. Le couple rossensois assure que les fêtes de fin d’année ont été un moment fort de cette cohabitation. «Nous étions 25 personnes pour fêter Noël avec nos quatre enfants et nos treize petits enfants. Ils ont adoré, ils n’avaient jamais vécu un réveillon comme celui-là», raconte Robert Ayer. (cath.ch-apic/lib/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/premiers-resultats-positifs-pour-osons-laccueil/