«Il était à l’aise parmi nous et partout où il est passé, il s’est senti chez lui. Ce fut à chaque fois l’occasion d’une fête, comme à Champéry (VS) où j’ai eu la joie de me trouver à son passage dans une ambiance festive», se souvient Mgr Lovey. «Lors d’une patronale, se mettre en fête, c’est se mettre en regard d’un patron», poursuit-il en faisant allusion au patron des couturières: le modèle à imiter. L’évêque a parlé d’un patron spirituel, modèle auquel «l’hêtre humain doit conformer sa vie». «Le saint patron doit nous habiller de grâce et de sainteté pour nous laisser revêtir notre habit d’éternité», a souligné Mgr Lovey.
Dans une ambiance reccueillie, la litanie des saints a précédé le mot de l’évêque qui s’est exprimé devant quelques dizaines de personnes, déléguées par leur paroisse. Il a évoqué la vie de Théodule, premier évêque du Valais et fondateur du premier sanctuaire d’Agaune (Saint-Maurice). Mgr Lovey était entouré de Mgr Jean Scarcella, Père-Abbé de Saint-Maurice, de Pierre-Yves Maillard, vicaire général, de son conseil épiscopal et de quelques prêtres qui avaient fait le déplacement.
«Vais-je laisser la parole de Dieu (re)dynamiser ma vie? A quelle parole vais-je accrocher ma vie?», a demandé l’évêque en s’adressant à l’assemblée. Se référant à saint Paul, il a souhaité que «notre amour soit sans hypocrisie, que nous rivalisions de respect les uns envers les autres et que nous soyons unis dans une affection fraternelle». «Partagez avec les fidèles dans le besoin, soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent, appliquez-vous à bien agir avec les hommes», a-t-il poursuivi.
Il a ensuite laissé la place à des fidèles qui ont lu quelques unes des intentions de prière recueillies dans le livre d’or qui accompagnait le saint en pèlerinage. Beaucoup ont, entre autres prières, demandé son intercession pour la protection du diocèse, de l’évêque et pour la paix.
Ce pèlerinage a été organisé à l’occasion du bicentenaire de l’entrée du Valais dans la Confédération. « Il s’agissait également d’une démarche spirituelle pour confier au Seigneur les réalités pastorales du diocèse», explique Pierre-Yves Maillard. «C’était également l’occasion, poursuit-il, de rendre grâce à Dieu de cette présence chrétienne en ces lieux depuis si longtemps».
Partie de Roche le 28 février 2015, la statue a été portée par des dizaines de personnes pour «remonter à la source, depuis le lac jusqu’aux glaciers». Saint Théodule est ainsi passé dans toutes les paroisses du diocèse, à raison d’une semaine par secteur. Elle est restée exposée dans les églises permettant à chacun de venir se reccueillir. Des temps d’adoration avaient également été organisés.
La mémoire de Mgr Joseph Roduit fut évoquée. A juste titre puisqu’il est, avec Mgr Lovey, à l’origine de cette initiative. L’abbé Pierre-Yves Maillard a, à la fin de la célébration, symboliquement remis la crosse de saint Théodule à Mgr Jean Scarcella pour le remercier. La statue appartient en effet à l’Abbaye de Saint-Maurice qui l’a prêtée pour ce pèlerinage.
Théodore d’Octodure ou Théodule du Valais
Théodore d’Octodure ou Théodule du Valais, ou Théodore, fut peut-être un missionnaire chrétien venu d’Orient. Il a été le premier évêque du Valais à la fin du IVe siècle. C’est un saint des Églises catholique et orthodoxe, célébré le 16 août ou le 4 septembre.
Originaire d’Orient, il aurait visité dans sa jeunesse la Grèce et l’Egypte. Il aurait entrepris sous la direction de saint Ambroise la christianisation des régions alpines de la Suisse actuelle, intégrées alors à l’Empire romain, Il devint évêque d’Octodure (aujourd’hui Martigny). Sa participation au concile d’Aquilé en 381 est attestée et on lui attribue la lettre du synode de Milan, en 393, au pape Siricius comme l’établissement de la vénération de saint Maurice. Il aurait fait de nombreux voyages en Italie et le passage des Alpes qu’il aurait emprunté porte encore aujourd’hui le nom de «col de Théodule».
Les catholiques le fêtent le 16 août et les vignerons valaisans le 20 avril, mais on trouve aussi le 3 mai ou le 4 septembre car des confusions se sont établies avec d’autres saint Théodore ou, plus rarement, saint Théophile: ces patronymes étaient très répandus aux premiers siècles chrétiens et les légendes se sont croisées.
Il est le patron des vignerons du Valais et diverses légendes l’associent à l’implantation de la vigne dans la région: il est d’ailleurs fréquemment représenté avec une grappe de raisin à la main et à côté d’une cloche, liée elle aussi à certaines légendes où intervient le diable. (cath.ch-apic/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
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