«Jamais les bonnes volontés n’avaient été aussi nombreuses pour organiser et animer le Noël lausannois de Sant’Egidio, soulignent les organisateurs. Une soixantaine de personnes ont décoré la salle, préparé à manger, accueilli les invités, rempli les assiettes et pris le temps de parler avec les quelque 200 hôtes de ce Noël 2015».
Les tables de cette fête solidaire étaient à l’image du monde: des migrants issus d’Afghanistan, d’Erythrée et du Sierra Leone, des roms de Roumanie, «autant d’amis accueillis dans un esprit de fraternité et avec le souci de donner à cette fête un caractère familial à l’heure où l’Europe semble tétanisée par la peur de l’étranger».
Au menu de cette fête interculturelle: un grand couscous halal, un chœur de gospel, deux musiciens passionnés de musique kletzmer, un loto enfiévré et un toast de champagne sans alcool pour terminer. Comme les précédentes, la fête de Noël 2015 a été l’occasion de réunir les amis que Sant’Egidio fréquente durant l’année: les élèves du cours de français du lundi, les personnes âgées du home de Mont-Calme, les résidents du foyer pour requérants d’asile de Vennes. «D’où la présence de personnes d’âges très divers, de quelques mois à plus de 90 ans».
Si la fête de Noël est un moment de joie et d’amitié, c’est aussi parce que sa préparation est, pour chaque bénévole, l’occasion de donner à sa manière un sens à la solidarité concrète avec les exclus, les fragilisés, les marginalisés. «Une alchimie miraculeuse, relève la Communauté, qui se répète d’année en année à Lausanne depuis désormais 20 ans».
Encadré
La Communauté de Sant’Egidio, Association internationale publique de laïcs reconnue par le Saint-Siège et par de nombreux organismes internationaux, dont l’ONU et l’Union africaine, est présente dans 73 pays avec la participation active de plus de 60’000 personnes et la collaboration de milliers de bénévoles.
Sant’Egidio est aujourd’hui en première ligne dans d’importantes campagnes, à l’instar de celle menée en Europe contre toute forme de racisme et d’exclusion à l’égard des immigrés et des plus pauvres, ou comme celle, menée en Afrique et en Amérique latine, contre la violence urbaine de plus en plus répandue. Les Communautés de Sant’Egidio, dans diverses régions du monde, s’engagent dans une œuvre de sensibilisation à l’égard des catégories les plus faibles de la population, des personnes âgées abandonnées aux personnes handicapées, en passant par une présence importante dans les prisons pour l’amélioration des conditions de vie des détenus en Europe, en Afrique et ailleurs.
Un réseau capillaire d’»écoles de la paix» s’efforce, sur tous les continents, de défendre les droits des mineurs. Parmi les projets les plus connus de Sant’Egidio, le programme «DREAM» pour la prévention et le soin du SIDA, vient en aide à 260’000 personnes dans dix pays africains.
La construction de la paix figure parmi ses objectifs prioritaires, car pour Sant’Egidio, «la guerre est la mère de toutes les pauvretés». Parmi les dernières initiatives, l’appel pour «sauver Alep» lancé par Andrea Riccardi, le fondateur de la Communauté. (cath.ch-apic/be)
Jacques Berset
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