Deux ans après l’apparition du premier navigateur web, le site officiel du Vatican est ainsi né fin 1995, sous l’impulsion de l’Espagnol Joaquin Navarro-Valls, alors directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, et d›un consultant informatique italien, avec les encouragements de Jean-Paul II. Pour diriger l’équipe naissante du site Internet, le Vatican embauche la franciscaine Judith Zoebelein, une religieuse américaine dynamique et déterminée.
Les premières pages du site sont aux couleurs du Vatican, blanc et jaune. Au jour de sa naissance, le 25 décembre 1995, il propose seulement le texte du message Urbi et Orbi du pape polonais. Les mois suivants, on y trouve les actualités du Vatican Information Service, sous la responsabilité du Bureau de presse du Saint-Siège. C’est à compter de Pâques 1997 que le site Internet commencera à s’étoffer avec la publication des textes et discours officiels du pape, avec l’embauche de quelques collaborateurs en différentes langues.
Entre un immense coffre-fort contenant les médailles du Vatican et le bureau des payes de l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (APSA), le service Internet est d’abord installé dans la Cour du Triangle, sous les appartements du pape. Les bureaux abritent alors les trois premiers serveurs, qui portent le nom des archanges Gabriel, Michel et Raphaël. Après le Jubilé de l’an 2000, le service s’agrandit et déménage dans de grands bureaux à l’extérieur du petit Etat, sur la Via della Conciliazione. Il passe aussi sous la responsabilité de la direction des télécommunications de l’Etat de la Cité du Vatican. Avec la réforme des médias, actuellement en cours, il doit désormais passer sous la responsabilité du Secrétariat p our la communication, récemment créé.
En 20 ans, le site du Vatican n’a cessé de prendre de l’ampleur. Son personnel est passé de quatre à une trentaine de personnes, dont de très nombreux techniciens. Il est aujourd’hui disponible en neuf langues : français, anglais, italien, portugais, espagnol, allemand, arabe, chinois et latin.
«Le fait de prendre et de parcourir les voies numériques doit pousser l’Eglise à entrer dans ce monde où se trouvent surtout les jeunes générations, c’est un chemin missionnaire et pastoral», assure l’Argentin Mgr Lucio Adrian Ruiz, actuel responsable du Service Internet du Vatican et secrétaire du nouveau Secrétariat pour la communication.
Si le Vatican a longtemps veillé à ce que les différents dicastères de la curie romaine ne créent pas de pages propres à l’extérieur du site officiel, nombre d’entre eux possèdent désormais une page indépendante. Avec le temps, d’autres sites, plus ou moins fréquentés, ont vu le jour. C’est ainsi que le Conseil pontifical des communications sociales, L’Osservatore Romano, l’Etat de la Cité du Vatican ou encore le Centre de télévision du Vatican possèdent leur propre site. Le plus visité d’entre tous est celui de Radio Vatican, créé dès 1997 et aujourd’hui disponible en près de 40 langues.
Initialement créé pour fédérer l’ensemble des sites d’informations du Vatican, le site News.va n’a, en revanche, jamais réellement décollé. Ces dernières années, le Vatican s’est également lancé sur les réseaux sociaux. Timide avec Facebook, il est cependant particulièrement présent sur Twitter. Le compte du pape décliné en neuf langues, né avec Benoît XVI en décembre 2012, totalise actuellement pas moins de 25,6 millions d’abonnés. (cath.ch-apic/imedia/ami/bh)
Bernard Hallet
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