«Joseph Roduit nous a quittés avec cette espérance qu’il n’a cessé de prêcher et de communiquer tout au long de sa vie. Et la sérénité qu’il avait dès le début de sa maladie ne l’a jamais abandonné», a déclaré Mgr Jean Scarcella, en évoquant son prédécesseur, au début de la cérémonie. Avec lui, une dizaine d’évêques et plus 80 prêtres ont concélébré la messe de funérailles, prévue à 15h30. Lieu préféré du défunt, le chœur de la basilique a accueilli le cercueil le temps de la cérémonie, dans une liturgie enrichie par les chants du Chœur mixte et de l’Ensemble vocal de Saint-Maurice, dirigés par Pascal Crittin.
La dépouille de Joseph Roduit fut escortée par quatre chanoines, dont deux de ses neveux, Olivier et Gilles Roduit, et leur cousin Guy Luisier. Ce dernier a salué la mémoire du défunt au nom de la congrégation des chanoines réguliers de Saint-Augustin, rappelant que «Joseph était un homme des quatre éléments: il avait le bon sens terrien, le souffle de l’espérance, la lueur de la foi et aimait relever les vertus de l’eau qui prend la source dans notre abbaye».
Attaché aux valeurs de son abbaye territoriale, Joseph Roduit savait aussi se mettre en route. L’ancien Abbé, qui avait pour devise «Voie, vérité et vie», s’est également rendu à pied, sur la Via Francigena, jusqu’au Vatican, ainsi qu’à Cantorbéry. «Lorsqu’il est arrivé à Rome, il a rencontré le pape en chaussures de marche. Et quand Jean Paul II l’a revu quelque mois plus tard, il lui a fait remarquer qu’il avait changé de souliers», a raconté sœur Catherine Jérusalem au quotidien valaisan Le Nouvelliste.
Une quarantaine de marcheurs de la Via Francigena, reconnaissables à leurs foulards rouges et leur mât de pèlerins, étaient présents aux obsèques. Ce groupe d’amis du Père-Abbé a été le premier, après le passage des ecclésiastiques, à venir bénir le cercueil du défunt. Puis une foule immense s’est succédée: certaines personnes n’ont pu y accéder qu’à 18 heures.
Mgr Joseph Roduit repose désormais dans le caveau des abbés, avec ses prédécesseurs, dont Mgr Henri Salina, dont il avait repris la charge en 1999. «Cette chapelle est située juste à côté de la Porte du Jubilé des 1500 ans de l’Abbaye, dont Joseph fut la cheville ouvrière. Il repose ainsi tout près de ce qui a servi à ouvrir et à mettre un terme à l’événement qui a marqué la fin de sa vie», précise son neveu Olivier Roduit. (cath.ch-apic/ln/gr)
Grégory Roth
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