«J’ai fait les deux plus beaux métiers au monde, prêtre et journaliste», avait coutume de dire l’abbé Joseph Beaud. Une phrase qui résume sa vie et quelle vie!
Né le 5 mai 1923 à Albeuve en Gruyère, Joseph Beaud est ordonné prêtre le 4 juillet 1948. Il exercera tout son ministère dans le canton de Vaud: vicaire à Lausanne à partir de 1948, à la paroisse du Saint-Rédempteur, il devient aumônier de la jeunesse du canton en 1962. Il se lie d’amitié avec l’abbé Paul Theurillat, rédacteur de L’Echo, qui l’engage pour son journal.
Fondé en 1910 par l’abbé Marius Besson, qui n’était pas encore évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, L’Echo est un hebdomadaire catholique dont le but est d’informer les catholiques vaudois sur la vie de l’Eglise et des paroisses. La plume simple, vive et inventive de l’abbé Beaud en fait un rédacteur apprécié.
En 1963, il devient le rédacteur responsable de L’Echo tout en gardant un pied à la paroisse du Saint-Rédempteur à Lausanne, dont il assume la charge de curé à partir de 1965. Désormais, L’Echo sera «L’Echo de l’abbé Beaud» dans le langage courant.
Avec sa fidèle secrétaire de rédaction Emilienne Jaton, Joseph Beaud crée de nouvelles rubriques, signe de plusieurs pseudonymes, rédige sa rubrique «Journal d’un jour». L’Echo, tiré jusqu’à 20’000 exemplaires, est recommandé par les évêques aux curés: certains en font leur journal paroissial, notamment dans le Jura pastoral, le canton de Neuchâtel et la Riviera ou la Côte vaudoise.
L’abbé Beaud, hardi, s’attire même les foudres des pasteurs lausannois en 1975: il ose distribuer son journal devant la cathédrale de Lausanne, à l’occasion des 700 ans du vénérable édifice. Pourtant, le rédacteur en chef de L’Echo avait tissé des liens fraternels avec le corps pastoral vaudois.
Joseph Beaud élargit le lectorat du journal, multiplie les contacts œcuméniques, reçoit Mère Teresa à Lausanne, est proche de la communauté de Taizé. Il enrichit le contenu de L’Echo, à l’aide de grandes plumes comme celle du Père Ambroise-Marie Carré, dominicain, membre de l’Académie française, ou celle de Louis Dumas, humble paysan sourd-muet de Sommentier, près de Romont.
Tout en restant responsable du journal, il quitte Lausanne pour la paroisse de Rolle en 1978. Il y restera jusqu’en 1991, y adjoignant les paroisses d’Aubonne et de Saint-Prex. A l’âge de la retraite, il revient à Lausanne et continue d’œuvrer pour L’Echo avec Mlle Jaton. En 1997, toutefois, il cède sa place à Bernard Litzler qui maintiendra le journal à flot jusqu’en 2002.
Personnalité riche et charismatique, Joseph Beaud doit quitter son domicile de l’Avenue de la Gare à Lausanne, en 2012. Il s’installe à l’EMS «La Paix du Soir» au Mont-sur-Lausanne, recevant de nombreuses visites, en dépit de la détérioration de son état de santé. Il y décède dans la nuit du 19 au 20 décembre. La fin d’une vie de prêtre et de journaliste. (cath.ch-apic/bl)
Bernard Litzler
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