Les enfants du monde rêvent, à Noël, d’une fête merveilleuse, de cadeaux, de lumières, d’arbres décorés et de crèches, rappelle Mgr Twal. Toutefois, «tout est faux, parce que le monde continue à faire la guerre», cette «troisième guerre mondiale par morceaux», dont parle souvent le pape François.
Le patriarche remarque que la Terre Sainte elle-même est encore une fois prise dans le cercle infernal et sanguinaire de la violence, un mécanisme pervers dont il attribue au moins en partie la responsabilité aux chefs israéliens et palestiniens. «Assez de reports, d’hésitations et de faux prétextes! Respectez les résolutions internationales, écoutez la voix de vos peuples qui aspirent à la paix et agissez dans leur intérêt», peut-on lire dans le message.
Mgr Twal rappelle également que ces guerres sont alimentées par le commerce des armes qui implique de nombreuses puissances internationales. Il souligne que «la réponse militaire et l’usage de la force ne peuvent résoudre les problèmes de l’humanité». Pour le Patriarche, il faut ainsi trouver les causes et les racines de ce fléau et les affronter. Il faut lutter contre la pauvreté et l’injustice qui peuvent constituer un terrain favorable au terrorisme et, simultanément, promouvoir l’éducation à la tolérance et à l’acceptation de l’autre.
A ce titre, la «voie de la miséricorde», suggérée par le pape au travers de l’indiction de l’Année jubilaire, représente une réponse, y compris au plan social et géopolitique. «La miséricorde ne se limite pas aux relations individuelles, mais concerne également tous les secteurs de la vie publique (…) lorsque la miséricorde devient une composante de l’action publique, alors elle parvient à conduire le monde de la sphère des intérêts égoïstes à celle des valeurs humaines». C’est pourquoi, fait remarquer le patriarche, «la miséricorde est un acte politique par excellence, à condition de considérer la politique dans son sens le plus noble, à savoir la prise en charge de la famille humaine».
Dans son message de Noël, Mgr Fouad Twal invite à vivre l’Année de la miséricorde en visitant la Terre Sainte. Les pèlerins ne doivent pas avoir peur de venir, relève le patriarche. «Malgré la situation tendue, sur cette terre, leurs itinéraires ne sont pas en danger».
Il suggère en outre de limiter les aspects les plus voyants des célébrations de Noël «en faveur d’un approfondissement de leur signification spirituelle». Il invite ainsi chaque paroisse à éteindre pendant cinq minutes les illuminations de l’arbre de Noël, en signe de solidarité avec toutes les victimes de la violence et du terrorisme. De même, la messe de Noël sera donnée en hommage aux victimes et à leurs familles, «afin qu’elles puissent reprendre courage et avoir part à la joie et à la paix de Noël». (cath.ch-apic/fides/plj/rz)
Raphaël Zbinden
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