Dans le document intitulé «Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables (Rm 11,29)», 50 ans après la Déclaration conciliaire Nostra Ætate, le Vatican assure ainsi que «l’Eglise catholique ne conduit et ne promeut aucune action missionnaire institutionnelle spécifique en direction des juifs». En effet, explique le texte, «l’Alliance de Dieu avec Israël, son peuple, perdure et n’a jamais été révoquée», ce qui amène l’Eglise «à considérer l’évangélisation des juifs d’une manière différente de celle auprès des peuples ayant une autre religion et une autre vision du monde».
En 2011, déjà, Benoît XVI s’était prononcé dans un livre contre tout effort pour convertir les juifs. Si cette assertion n’est donc pas une nouveauté dans les faits, «c’est la première fois que c’est écrit dans un document officiel du Saint-Siège», a affirmé le Père Hofmann. Une déclaration qui a notamment pour objectif de rassurer les juifs, dans le développement du dialogue entre les deux communautés. «Certains craignent en effet que l’on utilise le dialogue pour la conversion», confie le secrétaire de la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme.
Mais cette attitude de l’Eglise n’annule pas la mission de témoignage intrinsèque au christianisme, ajoute aussi le document: «Alors que l’Eglise rejette par principe toute mission institutionnelle auprès des juifs, peut-on lire dans le texte, les chrétiens sont néanmoins appelés à rendre témoignage de leur foi en Jésus-Christ devant les juifs. Avec humilité et délicatesse, ils reconnaissent que les juifs sont dépositaires de la Parole de Dieu et en gardant toujours présente à l’esprit l’immense tragédie de la Shoah». (cath.ch-apic/imedia/ak/bh)
Bernard Hallet
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