Au terme de la messe qu’il célébrera place Saint-Pierre, le pape ouvrira solennellement cette immense porte située dans l’atrium de la basilique vaticane avant d’en franchir le seuil, suivi jusqu’au 20 novembre 2016 par des millions de fidèles.
En-dehors de temps privilégiés vécus par l’Eglise catholique, la porte qui se trouve le plus à droite, parmi les cinq que compte l’atrium de la basilique Saint-Pierre, reste constamment close. Il s’agit de la Porte sainte. Murée de l’intérieur, ses deux lourds battants ne sont ouverts qu’à l’occasion des années saintes. La dernière ouverture remonte au Jubilé de l’an 2000. Jean Paul II (1978-2005) la referma solennellement le 6 janvier 2001, lors de la clôture du jubilé. Cette porte n’aurait dû être rouverte que pour l’année sainte ordinaire de 2025.
La Porte sainte de la basilique Saint-Pierre était anciennement en bois et murée de l’extérieur. La porte actuelle fut réalisée au milieu du 20e siècle par le sculpteur italien Vico Consorti. Elle fut alors financée par l’évêque de Bâle et Lugano, ainsi que par les fidèles de ce diocèse suisse.
Il s’agit d’une porte en bronze, richement décorée, inaugurée et bénie le 24 décembre 1949 par Pie XII (1939-1958), lors de l’ouverture de l’année sainte de 1950. Les 16 panneaux font le récit de l’histoire humaine, depuis le péché originel et la fuite du paradis terrestre jusqu’à divers épisodes de la vie du Christ, en commençant par l’Annonciation. Le dernier panneau représente le Christ comme la porte du salut, symbolisé par Pie XII ouvrant la Porte sainte.
Le rituel de la «recognitio» de la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre, qui précède son ouverture, a eu lieu le 17 novembre dernier, trois semaines avant le début du Jubilé de la miséricorde. Cette reconnaissance préliminaire s’est notamment traduite par l’abattement du mur de briques élevé devant l’immense porte et le retrait des objets et documents qui y avaient été déposés au terme du jubilé de l’an 2000.
Traditionnellement, l’ouverture de la porte est introduite par une procession à laquelle se joint le pape, qui débouche dans l’atrium de la basilique. Le pape se rend alors vers la Porte sainte et chante, entre autres, le verset tiré du psaume 117 : «Haec porta Domini» (Ceci est la porte du Seigneur), ce à quoi tous répondent «Iusti intrabunt in eam» (Les justes entreront par elle). Lors de la cérémonie du 8 décembre, le pape François prononcera ces phrases en italien, et le chœur lui répondra en italien également. Le pape François a souhaité que le pape émérite Benoît XVI soit également présent.
En silence, le pape gravira ensuite quelques marches et ouvrira la Porte sainte en poussant les battants des deux mains. Deux employés de la basilique, les «sampietrini», achèveront d’ouvrir la porte et le pape pourra, sur son seuil, s’agenouiller et prendre un temps de prière.»Misericordes sicut Pater», l’hymne du jubilé de la miséricorde, sera alors chanté.
Le franchissement de cette porte revêt une forte charge symbolique pour l’ensemble des fidèles qui se rendent à la basilique au cours de l’année sainte. Le 18 novembre dernier, le pape François avait consacré sa catéchèse hebdomadaire à l’imminence du jubilé. Il y évoquait notamment le «franchissement de la grande porte de la miséricorde de Dieu», une «belle porte». (cath.ch-apic/imedia/fdc/ami/be)
Jacques Berset
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