Une récente étude auprès des différents acteurs ayant participé au projet œcuménique a permis d’évaluer l’expérience vécue et de réfléchir à une éventuelle pérennisation de cet enseignement. 91% des catéchistes espèrent que le projet se poursuive et 80% des paroisses et des unités pastorales ont considéré la phase pilote comme un moteur pour continuer cet enseignement. La moitié des enseignants estime néanmoins n’avoir pas reçu d’informations satisfaisantes concernant le projet.
«C’est nouveau pour tout le monde. Cette évaluation ainsi que celles qui suivront ouvrent la discussion et permettront d’ajuster ce programme, s’il est poursuivi», précise Sarah Badertscher, responsable du service de formation de l’EERF, lors du synode du 1er décembre, à Posieux, près de Fribourg. «L’enjeu est de savoir si nous poursuivons cet enseignement religieux dans les classes enfantines. Personnellement, je pense que c’est une responsabilité des Eglises», souligne la pasteure.
Depuis 2013, l’école enfantine est devenue obligatoire dans le canton de Fribourg, permettant ainsi aux Eglises protestante et catholique – qui bénéficient d’un droit constitutionnel de prodiguer un enseignement religieux pendant les heures de classe dans le cadre de la scolarité obligatoire – de proposer un enseignement. Si ces cours sont confessionnels dans le primaire, ils sont œcuméniques dans le projet pilote en classe enfantine. L’enseignement consiste en cinq rencontres de 90 minutes, par année, prodigué par des binômes protestant et catholique. La phase pilote a été réalisée dans 13 écoles francophones et une germanophone du canton de Fribourg. A la rentrée 2014, le projet s’est poursuivi dans 18 écoles francophones au total. Les classes germanophones ont abandonné cette formation.
Encadré
Une plateforme cantonale protestante et catholique
Lors de la rencontre de Posieux, le synode de l’EERF a également accepté la création d’un Conseil des Eglises réformée et catholique fribourgeoise (CERECAF), «une plateforme de discussion et de collaboration au plan cantonal». Si les délégués ont tous soutenu la démarche, ils ont fait part de leurs craintes quant à la forme concrète de cette plateforme, note Protestinfo. «C’est une excellente idée que de se présenter ensemble, réformés et catholiques, face au canton, mais il faudrait clairement énoncer les compétences et les tâches d’un tel conseil», a souligné un délégué.
Pierre-Philippe Blaser, président du Conseil synodal a relevé que la création de ce conseil officialisait le travail déjà réalisé par l’EERF avec les catholiques, notamment dans le cadre des aumôneries dans les hôpitaux. «Vis-à-vis de la société civile, tous les signes d’unité sont les bienvenus», a lancé le responsable protestant. Du côté catholique, la hiérarchie devra avaliser la création de cette plateforme. (cath.ch-apic/prot/lv/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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