L’arrivée massive des requérants d’asile place l’Etat de Genève en situation critique. L’hébergement des requérants d’asile devient de plus en plus problématique. Au cours des trois derniers mois, 992 arrivées pour 312 sorties du dispositif d’asile, ont été enregistrées à Genève. Au total, ce ne sont pas moins de 1’300 personnes supplémentaires qui seront enregistrées en 2015. La barre des 6’000 requérants d’asile suivis par l’Hospice général a été franchie au début d’octobre et le nombre total de personnes sous la responsabilité de l’Aide aux migrants se monte aujourd’hui à près de 6’400.
Le conseiller d’Etat Mauro Poggia reste cependant rassurant: «On a encore les moyens de tenir jusqu’au premier trimestre 2016. Nous voulons éviter d’ouvrir de nouveaux abris de protection civile (PC) et de placer femmes et enfants dans de tels lieux».
Dès l’été, des contacts ont été pris avec les Eglises, pour voir elles disposaient de bâtiments ou de terrains susceptibles d’accueillir des containers. Il est vite apparu que tel n’est pas le cas. Les communautés disposent essentiellement de salles de réunion non adaptées au logement. Et les parcelles ne sont pas valorisables. En revanche, il est apparu que les Eglises peuvent jouer un rôle au niveau de l’intégration.
Outre la mission d’accueillir et d’héberger, «soutenir et insérer ces nombreux migrants dans notre société est aussi un défi important», affirme Mauro Poggia. Il compte sur les religions pour faciliter leur intégration, en aidant par exemple les nouveaux arrivants à apprendre le français ou en accompagnant les plus jeunes dans leurs devoirs.
Des membres de ces communautés sont prêts à s’investir mais ils ne savent pas où s’adresser. Il s’agit de canaliser ces énergies. Les religions, à travers leur réseau facilement atteignable, peuvent relier les cultures, considère Mauro Poggia: «L’étape suivante consistera à dresser un catalogue des prestations destiné à ces bonnes volontés, à cette solidarité rassurante.» L’Hospice général jouera un rôle de chef d’orchestre. Cela peut aller de l’accueil pour un repas par semaine, à des cours de français. L’idée est d’être opérationnels avant Noël. Cela peut se faire très vite dans un premier temps et monter en puissance ensuite de manière graduelle, conclut le Conseiller d’Etat. (cath.ch-apic/mp)
Maurice Page
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