Livrant une étude sur la stratégie de Daech, le soi-disant «Etat islamique», le jésuite Giovanni Sale explique pourquoi la France a été touchée. Il s’agissait notamment, écrit-il, de répondre par la «rétorsion» aux interventions occidentales en Syrie, dans un pays plus accessible que les Etats-Unis. Il s’agissait également, d’un point de vue idéologique, de transformer en «champ de bataille» ce qui est considéré comme «la terre de la perversion».
Si c’est aussi le symbole de Paris, «ville de la liberté et de la joie», qui a été touché, fait observer le Père Giovanni Sale, la France est par ailleurs une ex-puissance coloniale, un passé avec lequel les fondamentalistes n’ont pas fini de régler leurs comptes. En outre, c’est le pays qui compte la plus grande communauté musulmane d’Europe et qui fournit aussi «le plus grand nombre de candidats au djihad».
A ce propos, pour lutter contre le malaise social dans les banlieues des métropoles occidentales, l’article, à rebours des appels laïcistes, recommande davantage de dialogue interculturel et interreligieux.
Pour autant, affirme le Père Giovanni Sale, la lutte qui est en train d’être menée «n’a rien à voir avec la religion». Et le terrorisme ne justifie pas de considérer l’islam comme «une religion et une culture obscurantiste». De même, confondre les réfugiés – quelle que soit leur religion – avec les terroristes est moralement inacceptable et même contre-productif du point de vue politique.
«C’est pourquoi, conclut-il, il est très important que les musulmans qui vivent dans les pays européens en ce moment expriment publiquement leur désaccord avec la violence djihadiste et manifestent sur les places avec les autres citoyens non musulmans». (cath.ch-apic/imedia/ak/be)
Jacques Berset
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