L’église Notre-Dame de Lausanne accueille, ce dimanche, l’évêque du diocèse, Mgr Morerod, pour une messe en souvenir de celle qui a rétabli la présence catholique à Lausanne.
La baronne Marie-Eléonore d’Olcah (1752-1815) était «femme, étrangère, laïque et réfugiée», résume le chanoine Claude Ducarroz, prévôt de la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg et ancien curé de la paroisse Notre-Dame. Installée dans la capitale vaudoise depuis 1792, elle fait partie de ces riches émigrés fuyant la Révolution française. Catholique, elle est accompagnée de son chapelain personnel.
A l’époque, des ecclésiastiques célèbrent des messes privées, tolérées par les baillis bernois avec une limitation aux occupants de la maison et aux catholiques du Gros-de-Vaud (où la messe restait autorisée). «Que le catholicisme à Lausanne ait été relancé par une telle personnalité relève de l’audace et du prophétisme», selon Claude Ducarroz.
En 1803, année de la fondation du canton de Vaud, Lausanne compte 10’500 habitants, dont 500 catholiques. Le Grand Conseil vaudois est saisi d’une demande de la communauté catholique pour célébrer la messe à Lausanne. La baronne d’Olcah intervient personnellement, en 1806, auprès de l’Etat. En 1810, le culte catholique est officiellement toléré, mais les restrictions sont fortes.
En 1814, l’arrivée des troupes autrichiennes qui ont vaincu les armées napoléoniennes relance l’intérêt pour la messe. Dès cette date, le culte catholique retrouve une place réelle, mais discrète, à Lausanne. La baronne d’Olcah décède en 1815. Elle sera enterrée à l’église d’Assens, dans le Gros-de-Vaud.
La graine était semée: en 1835, 20 ans après le décès de la baronne, l’église Notre-Dame de Lausanne est consacrée. C’est en cette église que sera célébrée, ce 6 décembre, la messe en mémoire de cette pionnière. (cath.ch-apic/bl/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/lausanne-messe-a-la-memoire-de-la-baronne-dolcah/