Le 2 décembre 1980, les sœurs de Maryknoll Maura Clark et Ita Ford, la religieuse ursuline Dorothy Kazel et la missionnaire laïque Jean Donovan ont été enlevées, violées et assassinées par des membres de la Garde nationale, alors qu’elles se rendaient à l’aéroport pour quitter le pays. Les religieuses étaient au Salvador pour travailler avec les réfugiés, mais étaient considérées comme sympathisantes de gauche par le gouvernement.
En 1984, quatre gardes ont été reconnus coupables des meurtres et condamnés à 30 ans de prison, mais ceux qui ont commandité les assassinats et donné les ordres n’ont jamais été traduits en justice. La Commission vérité de l’ONU, créée en 1992 pour enquêter sur les cas de violence politique pendant la guerre civile, a conclu que le colonel Eugenio Vides Casanova, directeur de la Garde nationale, savait qu’une unité sous son commandement avait perpétré ces assassinats. Il avait alors participé à la dissimulation des faits, et entravé l’enquête.
Pas d’impunité pour les commanditaires
Plus d’une centaines de personnes ont fait le déplacement des Etats-Unis au Salvador le 30 novembre pour marquer le 35e anniversaire des assassinats. «Nous ne voulons pas la vengeance, parce que nous sommes chrétiens, mais nous voulons la justice, la vérité, nous voulons savoir qui a donné l’ordre», ont expliqué les participants. Pour obtenir cette justice, il faudrait notamment que la loi d’amnistie salvadorienne de 1992 soit abrogée parce qu’elle protège les responsables des meurtres des religieuses et de nombreuses autres victimes.
En 2002, Vides Casanova et l’ancien ministre de la défense, Jose Guillermo Garcia, qui avaient tous deux trouvé refuge aux États-Unis, ont été reconnus coupables de tortures par une cour civile fédérale, en Floride. En avril 2015, Vides Casanova a finalement été expulsé vers le Salvador. (cath.ch-apic/cns/mp)
Maurice Page
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