Les personnages de bois ont été relocalisés en zone piétonne, «à un endroit bien plus approprié qu’un parking pour sa mise en valeur», écrit le Conseil communal dans un communiqué. L’exécutif regrette les amalgames faits par plusieurs citoyens indignés et déplore une «polémique malvenue».
La crèche incriminée, sculptée par un bûcheron neuchâtelois, a été offerte au Conseil fédéral en 2014, alors que le président de la Confédération était Didier Burkhalter. Les trois objets ne sont jamais allés à Berne et sont restés au bord du lac. Le service forestier de la ville aurait pris l’initiative d’exposer la crèche sous le sapin. Olivier Arni, responsable de l’urbanisme pour la ville de Neuchâtel, a ordonné son retrait, arguant que l’endroit ne devait pas être associé à des symboles religieux.
La décision a provoqué une levée de boucliers dans tout le canton et en Suisse romande. Des centaines de citoyens outrés, mais aussi des représentants religieux – dont Jean-Jacques Martin, vicaire épiscopal du canton de Neuchâtel- et politiques ont exprimé leur indignation. Le 30 novembre, l’exécutif a ainsi corrigé le tir sans pour autant désavouer Olivier Arni. Il a déplacé la crèche près de l’édifice réformé du Temple du Bas, affirmant qu’il n’avait jamais été question d’interdire cette crèche dans le domaine public.
Interrogé par le quotidien romand «Le Temps» du 1er décembre 2015, l’ancien pasteur et professeur de théologie et d’éthique socialiste Denis Müller, résident neuchâtelois, trouve la conception de la laïcité de ses camarades «un peu étroite». «Ce n’est pas parce que le dimanche est jour férié par suite de tradition chrétienne que tout le monde doit aller au culte. Dans le même ordre d’idée, ce n’est pas parce qu’on place une crèche dans l’espace public qu’on oblige les gens à croire et à se convertir au christianisme», souligne-t-il.
Le professeur voit en outre une fonction pédagogique et culturelle à la crèche, qui «dit pourquoi Noël existe». S’il admet le compromis trouvé avec le déplacement de la crèche dans un autre espace public, il se demande néanmoins s’il n’y a pas un peu d’hypocrisie à avoir retiré un symbole chrétien, la crèche, tout en conservant le sapin de Noël, «objet certes païen introduit par les luthériens scandinaves, mais dont la symbolique religieuse n’échappe à personne». (cath.ch-apic/lt/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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