Les Suisses voteront une nouvelle fois sur le DPI

Les Suisses voteront vraisemblablement une nouvelle fois sur le diagnostic préimplantatoire (DPI). Un référendum lancé par le Parti évangélique suisse (PEV), visant à mettre des garde-fous à ces pratiques de manipulation des embryons humains, devrait prochainement aboutir.

Le peuple suisse s’était prononcé le 14 juin en faveur du diagnostic préimplantatoire (DPI), mais la votation portait uniquement sur une modification générale de la Constitution créant un cadre permettant aux médecins de pratiquer le DPI et non sur la pratique, rapporte le 28 novembre 2015, le quotidien «Tribune de Genève».

Le PEV a récolté 62’000 signatures pour le référendum, mais celles-ci doivent encore être validées dans les communes. Le délai pour récolter le nombre requis de paraphes échoit le 10 décembre. Le total dépassera largement les 50’000 nécessaires, a assuré le 28 novembre à l’ats Dirk Meisel, le porte-parole du PEV en tête du comité interparti.

Le diagnostic préimplantatoire permet aux couples porteurs d’une maladie génétique grave de ne plus la transmettre à leur enfant. La méthode vise à différencier un embryon sain d’un autre atteint d’une anomalie avant son implantation dans l’utérus. Or, selon le PEV, il faut empêcher que cette technique ne soit utilisée sans limites et de manière arbitraire et qu’un nombre incalculable d’embryons soient éliminés.

Les évêques en soutien

Selon la loi d’application déjà élaborée par le Parlement, la sélection d’embryons dans le but d’influencer le sexe ou d’autres caractéristiques est explicitement proscrite. La Suisse dispose d’une des réglementations les plus strictes d’Europe en matière de procréation assistée.

Le comité référendaire peut notamment compter sur le soutien de l’UDC et du PDC. Mais sa démarche trouve également des appuis du côté de la gauche et des Eglises.

Suite à la victoire du oui, lors de la votation du 14 juin, les évêques suisses avaient affirmé que la modification de la Constitution signifiait «une régression pour ce qui est de la protection intégrale de l’être humain depuis son début jusqu’à sa fin, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle.» Les prélats rappelaient que par ce diagnostic, on ne soignait pas une maladie, mais on l’évitait en supprimant l’embryon, porteur de l’affection. «Cela est injustifiable! Le DPI est une technique de sélection où l’on se donne le droit de décider qui mérite de vivre ou non», martelaient les évêques suisses. «Une société devient authentiquement humaine et juste lorsqu’elle se montre capable d’accueillir chaque personne dans sa dignité et de faire une place aux plus petits et aux plus vulnérables», soulignaient-ils. (cath.ch-apic/tdg/arch/rz)

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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