L’abbé Fernand Stréber aumônier à la prison de Marche connaît le milieu carcéral depuis déjà de longues années. Et plus que quiconque, il sait combien les fêtes de fin d’année et plus particulièrement Noël se vivent, pour les détenus, dans la morosité. Même si le repas est plus soigné que d’habitude, si les lieux sont décorés, Noël résonne autrement encore derrière les barreaux, a –t-il expliqué à cathobel.be.
«Le directeur de la prison de Marche veille à ce qu’il y ait le plus d’humanité possible dans l’établissement, c’est indispensable pour que les détenus puissent se réinsérer. Ils sont là pour purger une peine de prison mais pas pour subir des brimades, des humiliations. Si c’est le cas, on ne fait qu’augmenter la haine entre les détenus, entre les détenus et le personnel. En autorisant les caméras pour une messe de Noël on donne encore à l’établissement pénitentiaire une dimension humaine.»
Dans une prison, la sécurité est bien sûr une priorité on n’y entre pas n’importe comment. Ce qui complique fortement de la RTBF. Pour permettre de placer les caméras, la messe sera ainsi célébrée non pas dans le lieu réservé habituellement aux différents cultes mais dans la salle de sport. Salle qui devra être aménagée: un podium pour l’autel et les célébrants, des chaises pour la chorale et les fidèles… Il s’agira aussi d’installer la crèche et de donner à l’ensemble une allure de Noël. Six camions de la RTBF seront sur place.
La chorale de Marche animera la célébration. Deux détenus y seront associés. Ils joueront l’un de la guitare et l’autre de la flûte.
Les célébrations retransmises à la télévision sont minutées selon un déroulement très précis. L’équipe suivra un script de 26 pages qui détaille notamment les déplacements de chacun. Il s’agira aussi pour les célébrants de respecter scrupuleusement les textes. Il n’y a donc aucune place pour l’improvisation.
La RTBF a aussi pour mission de réaliser le petit film de présentation qui précède la messe. En quelques minutes, les téléspectateurs doivent avoir une idée précise du lieu dans lequel ils vont vivre l’eucharistie. Il y aura donc des images de la prison à l’intérieur comme à l’extérieur, de la ville de Marche mais aussi du diocèse. (cath.ch-apic/cathobel.be/mp)
Maurice Page
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