Au deuxième jour de sa visite au Kenya, le pape a célébré la messe sur le campus de l’Université de Nairobi, dans le Parc de la liberté qui avait accueilli en 1980, 1985 et 1995 les messes célébrées par Jean Paul II lors de ses trois voyages dans le pays. Des chants animés, des danses et des cris de joie ont rythmé cette messe particulièrement festive, malgré la pluie.
Dans son homélie, le pape a souligné certaines valeurs ancestrales présentes au Kenya, parmi lesquelles une solide vie familiale, un profond respect de la sagesse des personnes âgées, ou encore l’amour envers les enfants. Il a assuré que les chrétiens devaient «soutenir les familles dans leur mission à l’intérieur de la société», «accueillir les enfants comme une bénédiction pour notre monde», et «défendre la dignité de tout homme et de toute femme».
«Par obéissance à la Parole de Dieu, nous sommes aussi appelés à résister aux pratiques qui favorisent l’arrogance chez les hommes, qui blessent ou méprisent les femmes, qui ne prennent pas soin des plus anciens, et qui menacent la vie des innocents qui ne sont pas encore nés». Des paroles fortes dans un pays où la tradition des mariages forcés et des mutilations génitales est encore bien présente. Un sujet d’autant plus d’actualité que deux jours avant, la Gambie annonçait l’interdiction des mutilations sexuelles sur son territoire, devenant ainsi le 21e pays du continent africain à bannir cette pratique rituelle. Au Kenya, en outre, l’avortement est illégal mais subit la pression de nombreuses organisations internationales.
Le pape François a mis en avant le rôle des chrétiens pour promouvoir le respect et rejoindre les pauvres. Un rôle «particulièrement important aujourd’hui, a-t-il soutenu, parce que nous assistons à l’avancée de nouveaux déserts créés par une culture du matérialisme et de l’indifférence envers les autres». Depuis le campus de l’Université de Nairobi, le pape s’est particulièrement adressé aux jeunes Africains, souhaitant qu’ils s’engagent «à former une société qui soit toujours plus juste, inclusive et respectueuse de la dignité humaine».
Sous la pluie et les pieds dans la boue, de très nombreux fidèles qui avaient dû s’inscrire au préalable, pour des raisons de sécurité, ont assisté à cette messe très colorée et festive. Les intentions de prière universelle ont été lues en anglais, mais aussi en swahili, la langue nationale, ou encore en masaï, le dialecte des célèbres éleveurs et guerriers semi-nomades du sud du pays. «Mungu abariki Kenya!» (Que Dieu bénisse le Kenya), a lancé le pape François en swahili au terme de son homélie. (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
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