«Le dialogue œcuménique et interreligieux n’est pas un luxe», a d’abord assuré le pape devant plusieurs leaders religieux, parmi lesquels l’évêque anglican Eliud Wabukala et le président du Conseil suprême musulman Abdulghafur El-Busaidy, qui a qualifié le pape d’homme de Dieu «à la pensée révolutionnaire». Dans un pays qui compte un peu plus de 10% de fidèles musulmans pour plus de 80% de chrétiens, protestants et catholiques, le pape a alors mis en avant l’importance de la coopération entre les leaders religieux et leurs communautés au service du bien commun.
Le pape a souligné l’importance de la compréhension interreligieuse, de l’amitié et de la collaboration dans la défense de la dignité conférée par Dieu à chaque individu et aux peuples, et leur droit à vivre dans la liberté et le bonheur. Le «saint nom» de Dieu «ne doit jamais être utilisé pour justifier la haine et la violence».
Alors que le Kenya est fréquemment la cible d’attaques meurtrières perpétrées par le groupe islamiste somalien Al-Shabbaab, le pape a évoqué avec gravité «les attaques barbares au Westgate Mall, au Garissa university College et à Mandera». Et le pape de dénoncer: «Des jeunes sont trop souvent rendus extrémistes au nom de la religion pour semer discorde et peur, et pour déchirer le tissu même de notre société».
«Comme il est important que nous soyons reconnus comme des prophètes de paix, des artisans de paix qui invitent les autres à vivre dans la paix, dans l’harmonie et le respect réciproque», a confié le chef de l’Eglise catholique. Et le pape de conclure en souhaitant que Dieu puisse «toucher les cœurs de ceux qui commettent cette violence».
En septembre 2013, l’attaque du centre commercial Westgate de Nairobi par un commando des Shebab avait causé la mort de 68 personnes. Le 2 avril 2014, un commando des mêmes Shebab a fait irruption au petit matin sur le campus de la faculté de Garissa, au nord-est du Kenya, assassinant froidement près de 150 étudiants, en majorité chrétiens. La ville de Mandera, au nord du pays, a plusieurs fois été victime d’attaques sanglantes, comme en décembre 2014 et en juillet dernier. (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
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