Dans un pays mondialement connu pour ses parcs et ses réserves nationales, ses grands lacs et ses hauts sommets, le pape François a ainsi particulièrement évoqué «la grave crise environnementale qui menace notre monde». Cette crise, a-t-il expliqué, «demande une sensibilité toujours plus importante à la relation entre les êtres humains et la nature».
Le pape a mis en avant la «responsabilité de transmettre la beauté de la nature dans son intégralité aux générations futures, et l’obligation de bien administrer les dons (…) reçus». Après avoir assuré que ces valeurs sont profondément enracinées dans l’âme africaine, le pape François a indiqué qu’elles doivent inspirer les efforts des dirigeants nationaux à promouvoir des modèles responsables de développement économique, et ce «dans un monde qui continue d’exploiter plutôt que de protéger notre maison commune». «Je vous encourage à travailler avec intégrité et transparence pour le bien commun, et à promouvoir l’esprit de solidarité à chaque niveau de la société», a demandé le pape François.
A cinq jours de l’ouverture du sommet mondial sur le climat de Paris, le chef de l’Eglise catholique a souligné une fois encore le lien évident entre la protection de la nature et la construction d’un ordre social juste et équitable, appelant de ses vœux un renouvellement de la relation avec la nature, mais aussi «un renouvellement de l’humanité elle-même».
«L’expérience montre que la violence, le conflit et le terrorisme se nourrissent de la peur, de la méfiance ainsi que du désespoir provenant de la pauvreté et de la frustration», a également expliqué le pape. Il a souhaité que «la lutte contre ces ennemis de la paix et de la prospérité» soit menée «par des hommes et des femmes qui croient fermement et rendent un témoignage sincère aux grandes valeurs spirituelles et politiques qui ont inspiré la naissance de la nation».
Le pape a tenu ces propos devant le président Uhuru Kenyatta, à la tête du Kenya depuis 2013 et qui appartient à l’une des familles les plus riches et puissantes du pays. Il est le fils de Jomo Kenyatta qui fut le tout premier président du pays de 1964 à 1978, après l’indépendance de cette ex-colonie britannique.
Après sa visite au palais présidentiel kenyan, le pape devait rejoindre la nonciature apostolique à Nairobi, pour passer une première nuit en Afrique. Le 26 novembre, il doit présider une rencontre œcuménique et interreligieuse, célébrer la messe sur le campus de l’université de Nairobi, rencontrer de nombreux prêtres et religieux du Kenya, et se rendre enfin au quartier général de deux agences des Nations unies. (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
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