«La Bonne Nouvelle» de Pilamm récompensée
Bruxelles, 28février(APIC/CIP) C’est à la collection des quatre albums de
BD de «La Bonne Nouvelle», tous signés Pilamm (Pierre Lamblot) et réédités
en novembre dernier chez Brepols, que vient d’être attribué le «Prix Coccinelle 1988». Ce prix, décerné pour la 4ème année consécutive, a été créé à
Bruxelles par le CRIABD, le Centre de Recherche, d’Information et d’Analyse
de la Bande Dessinée, pour promouvoir une oeuvre de qualité dans le domaine
de la bande dessinée chrétienne.
Les quatre albums primés portent des titres distincts : «Le mystère de
la Grotte», «Alerte en Palestine», «La trahison de Judas», «Le triomphe de
la Croix». Un cinquième album est en préparation. Il devrait paraître ce
printemps sous le titre «Le secret des chercheurs d’or».
Une première aventure : imposer la BD dans l’Eglise
C’est entre 1948 et 1950 qu’ont paru (alors aux Editions Casterman) les
quatre albums de «La Bonne Nouvelle» aujourd’hui réédités chez Brepols.
L’idée de départ avait mûri dès avant la guerre dans la tête d’un éducateur
français de la banlieue de Roubaix. Il voulait élaborer un scénario de bande dessinée pour faire découvrir l’Evangile aux enfants. Après la libération, il s’adjoint la collaboration d’un étudiant en théologie et celle
d’un jeune de 15 ans, dont s’affirme déjà le talent de dessinateur et de
peintre : Pierre Lamblot.
Censure ecclésiastique
A l’époque, la BD n’avait pas encore vraiment droit de cité dans l’Eglise. Mais les quatre albums de Pilamm connaissent un réel succès populaire.
Il y a cependant des hésitations et même de nettes réserves. Les plus
critiques mettent en doute le langage même de la BD. Ils estiment que les
Evangiles sont un genre «si grave» qu’on ne peut que les trahir en les
rapprochant d’un genre aussi «peu sérieux» que la BD. Ces soupçons
finissent par provoquer une réaction en haut lieu : en 1957, l’évêque de
Lille n’accorde plus aux Editions Casterman son autorisation de réimprimer
les quatre albums de «La Bonne Nouvelle».
La réédition de ces albums, trente ans plus tard, montre combien les
temps ont changé. Et les Editions Brepols ne se sont pas engagées dans cette nouvelle aventure sans parier sur la valeur de l’oeuvre. Même si, comme
on l’annonce aux lecteurs dès la première page de garde, «les auteurs et
l’éditeur sont conscients de ce que l’oeuvre est le reflet de l’époque ou
elle est née». (apic/bo/be)
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