«Que faisons-nous pour arrêter ce génocide?», se demande l’ancien évêque aux Armées des Etats-Unis, depuis 2011 à la tête de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre. Dans une interview accordée à «The Catholic Weekly», l’hebdomadaire de l’archidiocèse de Sydney, en Australie, il regrette que le public américain soit «blasé de tout».
Le prélat estime qu’il fallait réagir quand les djihadistes de Daech, l’Etat islamique, ont attaqué en février dernier 35 villages assyriens le long de la rivière Khabour, au nord-est de la Syrie, s’en prenant à l’une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde.
Les djihadistes ont tué des civils, enlevé près de 300 personnes, détruit des églises, forcé un millier de familles assyriennes à quitter leurs maisons. Les terroristes ont arraché les croix des églises et les ont ensuite détruites. Ils s’en sont pris également aux objets de culte dans les églises et ont peint des slogans anti-chrétiens sur les murs.
«Nous n’avons rien fait pour les arrêter, et maintenant ces villages chrétiens ont été éradiqués, les habitants tués, réduits en esclavage», lance le Grand Maître de l’Ordre équestre du Saint Sépulcre. A moins de s’affronter directement à ces réalités, estime le prélat américain, «ce radicalisme, cet extrémisme, vont continuer à se répandre!»
L’inaction des Etats-Unis a été particulièrement douloureuse pour le cardinal O’Brien, qui considère le service militaire comme une «noble vocation». Il a passé de nombreuses années à travailler comme aumônier militaire et a servi aux côtés des soldats américains lors de la guerre du Vietnam. Le cardinal O’Brien avait attiré l’attention du public et des médias quand il avait approuvé, dans un discours à l’académie militaire de West Point au début 2003, l’invasion américaine de l’Irak, en invoquant la théorie de la guerre juste. (apic/cw/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse