Recevant le 14 novembre 2015, en audience au Vatican, des membres du JRS à l’occasion du 35e anniversaire de sa fondation, le pape a souligné que chacune de ces personnes avait «un nom, un visage, une histoire, et sa dignité inaliénable d’enfant de Dieu».
Le JRS a été fondé par le Père basque espagnol Pedro Arrupe (1907-1991), alors supérieur de la Compagnie de Jésus. Lors d’un voyage en Asie, fin 1979, il est profondément ému par la détresse des «boat-people» du Vietnam.
Le pape a rappelé que c’est justement son émotion «face aux souffrances et aux conditions des boat-people sud-vietnamiens, exposés aux attaques des pirates et aux tempêtes en Mer de Chine méridionale, qui l’avait conduit à prendre cette initiative».
Le Père Arrupe, survivant de la bombe atomique d’Hiroshima, avait vu dans cet exode «un défi que les Jésuites ne pouvaient pas ignorer, s’ils voulaient rester fidèles à leur vocation». Près d’un an plus tard naît, en novembre 1980, le Service jésuite des réfugiés. «Il voulait que le Jesuit Refugee Service aille à la rencontre des besoins tant humains que spirituels», a commenté le pape, donc non seulement «la nourriture et l’asile», mais aussi le respect de «leur dignité humaine blessée», et le fait «d’être consolés et réconfortés».
Le pape a particulièrement remercié le JRS pour son service d’éducation, qui permet aux réfugiés «d’aller au-delà de la survie, de maintenir vive l’espérance. De croire dans l’avenir et de faire des projets».
«Pour les enfants contraints à émigrer, a poursuivi le pape, les écoles sont des espaces de liberté». Mais il a regretté que certaines écoles soient encore le lieu «d’attaques» ou que «l’accès à l’éducation» soit «limité, spécialement pour les jeunes filles et pour l’école secondaire». Le pontife a notamment félicité le JRS pour son projet «Education Globale», durant le prochain Jubilé de la Miséricorde, qui s’est donné pour objectif d’aider 100’000 jeunes réfugiés à aller à l’école.
A l’issue de son discours, le pape a rappelé, dans une improvisation, les derniers mots du Père Arrupe, dans un centre de réfugiés à Rome, juste avant de mourir: «Il nous demandait de prier, de ne pas abandonner la prière (…) Ce fut le dernier héritage qu’il laissa à la Compagnie».
Actuellement, le JRS, où religieux et laïcs collaborent, réalise des projets dans 45 pays, accompagnant les réfugiés et populations dans leurs migrations internes. Il est particulièrement présent dans les zones de conflits et de post-conflit, comme en Syrie, en Afghanistan, en République centrafricaine et dans la zone orientale de la République démocratique du Congo. (apic/imedia/bl/be)
Jacques Berset
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