Kinshasa, 15.11.2015 (cath.ch-apic) Alors que le président congolais Joseph Kabila tient à tout prix à se maintenir au pouvoir au-delà des limites instituées par la Constitution de la République démocratique du Congo (RDC), la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) estime que l’on ne doit pas toucher directement ou indirectement à la lettre et à l’esprit de la Constitution de la République.
La CENCO, dans un communiqué publié le 13 novembre 2015, réitère son attachement au respect de la Constitution et du calendrier électoral, se déclarant opposée à toute idée de transition à la tête du pays. Elle a publié sur son site internet www.cenco.cd, une déclaration intitulée: «Point de vue de la CENCO sur le dialogue national» en perspective.
Le président Joseph Kabila, qui a tenu une série de consultations avec les forces vives de la nation (organisations religieuses, organisations de la société civile, entre autres), depuis le 1er juin dernier, s’apprête à organiser les assises du dialogue national, qui regroupera les représentants de toutes les couches sociales du pays, pour discuter de la situation politique et sociale.
Le dialogue national convoqué par le chef de l’Etat ne doit toucher ni à la lettre ni à l’esprit de la Constitution, estiment les évêques congolais. La CENCO rappelle au peuple congolais et aux gouvernants sa position au sujet de la non-modification de la Constitution, en particulier en ses articles «verrouillés» qui échappent à toute révision. Tel est le cas de l’article 220 qui stipule: «La forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée des mandats du président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle».
La Cenco désapprouve également toute sorte d’initiative qui, sans modifier directement l’article 220, viserait à le vider de son contenu essentiel.
Dans leur déclaration en 9 points, signée du président de la CENCO, Mgr Nicolas Djomo, évêque de Tshumbe, les évêques de la RDC estiment que ce dialogue national devrait se tenir «absolument dans le cadre constitutionnel et institutionnel en vigueur». «Concevoir la démarche ou procéder autrement comporterait le danger, aux conséquences incalculables pour la Nation, de rouvrir le débat sur la révision ou le changement de Constitution dans ses articles verrouillés ou, en tout cas, d’en envisager la perspective», ont-ils fait remarquer.
Tout en souhaitant que ce cadre de concertation nationale envisagé «puisse consolider» le système démocratique et «être porteur d’un avenir meilleur pour notre pays», ils ont appelé les participants, à privilégier «l’intérêt supérieur de la République», et à apporter leur concours «à la construction d’un Congo réellement démocratique».
La CENCO souhaite vivement que les conclusions du dialogue soient consignées dans un Accord politique électoral, liant toutes les composantes représentées aux assises. «Un climat de confiance entre les acteurs politiques est nécessaire pour la réussite du processus électoral». En conclusion, elle souligne la nécessité que la Communauté internationale maintienne son appui au processus électoral en cours et se porte garante de l’application des conclusions et recommandations du dialogue national, afin d’éviter de nouveaux blocages qui résulteraient de la «mauvaise foi de l’une ou de l’autre des parties». (apic/com/ibc/be)
Jacques Berset
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