Dans une interview à l’agence d’information vaticane Fides, le vicaire apostolique des catholiques latins de la métropole syrienne assiégée par les djihadistes rappelle qu’en Syrie, «depuis des années, nous subissons des massacres et nous vivons dans la terreur». C’est pourquoi, ajoute le prélat franciscain, «il faut retrouver l’unité et surtout arrêter de fournir financements, armes et entraînement à des groupes terroristes qui opèrent au Proche-Orient et maintenant aussi en Europe».
Appelant à «l’arrêt de tout appui à ces groupes, promoteurs de mort, qui se servent d’une idéologie religieuse comme d’un bouclier», le prélat catholique syrien se dit profondément touché et désolé parce qui est arrivé à Paris.
«Nous exprimons nos condoléances et notre solidarité aux victimes des massacres de Paris et à toute l’Europe. Le terrorisme constitue une idéologie qui n’épargne personne. Le peuple syrien comprend très bien la situation d’angoisse dans laquelle, aujourd’hui, se trouvent les citoyens européens».
Mgr Georges Abou Khazen remarque que le terrorisme est «un monstre qui ne se contrôle pas, une idéologie de mort qui ne respecte rien ni personne, qui tue toujours et partout. En Syrie, nous le connaissons bien parce que, depuis des années, nous souffrons suite à des attaques terroristes qui ont fait des milliers de réfugiés. Tout cela a eu lieu dans l’indifférence de la communauté internationale. Aujourd’hui, après le massacre de Paris, il faut trouver une unité forte et authentique pour lutter contre le terrorisme». Déplorant le soutien apporté à ces groupes terroristes, il relève que c’est un thème que le pape François a, lui aussi, soulevé, «tout en n’étant pas écouté».
Le gouvernement syrien, pour sa part, a vivement condamné les attaques terroristes survenues vendredi soir à Paris, exprimant sa sympathie avec le peuple français et les familles des victimes, et souhaitant la prompte guérison des blessés.
«Le peuple syrien, qui souffre depuis cinq ans des crimes du terrorisme takfiriste aveugle soutenu par l’étranger, réalise plus que les autres l’atrocité de ce qui s’est passé à Paris et les dangers que constitue le terrorisme pour la paix et la sécurité dans la monde», rapporte à Damas l’agence de presse officielle Sana. Pour sa part, le président syrien Bachar el-Assad a déclaré que «la France a connu hier ce que nous vivons en Syrie depuis 5 ans». «Les politiques erronées adoptées dans la région par les pays occidentaux, notamment la France, ont contribué à l’expansion du terrorisme», a-t-il déclaré à Sana.
Dans un communiqué publié sur internet, l’Etat islamique (Daech selon son acronyme en arabe) a revendiqué le 14 novembre les sanglants attentats de Paris et affirmé que la France restera une de ses principales cibles parce qu’elle combat le califat que Daech prétend imposer en Syrie et en Irak. (apic/fides/sana/com/be)
Jacques Berset
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