Il y a Matteo, 11 ans, qui vit dans le quartier de Scampia, dans la banlieue Nord de Naples, et fief de la mafia locale : «Mon père a été arrêté car contraint à gagner de l’argent illégal pour nous faire vivre… Parfois ma maman ne dîne pas le soir parce qu’elle dit qu’elle fait régime, mais ce n’est pas vrai, elle mange nos restes. Tu peux m’aider quand mon papa sortira de prison pour lui donner un travail?» Les messages sont parfois plus cocasses, comme celui de Raffaele, jeune Italien qui lui confie: «toi et Totti (la star du football italien Francesco Totti, ndlr) vous êtes mes mythes!».
Les lettres ont parfois fait de plus longs voyages et se font l’écho des drames internationaux. Le jeune musulman Aziz écrit du Pakistan: «J’ai entendu parler du couple chrétien brûlé vif, je suis désolé pour eux». «L’islam ce n’est pas cela», insiste le garçon, «s’il te plait pardonne moi et le Pakistan». Aiden, qui vit dans un camp de réfugiés à Erbil (Irak), fait part de sa peine quand il a dû abandonner son vélo à Qaraqosh, la principale ville chrétienne de la plaine de Ninive, envahie par le groupe Etat islamique.
D’autres, encore, lui demandent de prier pour la guérison de leurs parents malades ou pour eux même comme Monica, 9 ans: «cher pape François, j’ai fait ce dessin en pensant que tu diras une prière spéciale pour ma guérison, qui doit être encore longue. A la télévision j’ai vu que des enfants sont montés sur la papamobile, j’ai pensé que ce si j’avais pu y aller je t’aurais donné la main pour un bout de chemin et que tu m’aurais protégée, comme ça».
Le pape, rapporte Radio Vatican, a donné son accord pour la publication de cet ouvrage dont les recettes iront au dispensaire pédiatrique Sainte-Marthe du petit Etat. (apic/imedia/bl/bh)
Bernard Hallet
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