Au cours de l’Assemblée plénière des évêques de France, la semaine dernière à Lourdes, le président de la Commission des épiscopats francophones pour les textes liturgiques, Mgr Nicolas Aubertin, archevêque de Tours, a fait état de l’avancement de la traduction française du Missel romain original en latin. Depuis sept ans, les traducteurs travaillent sous la houlette de tous les épiscopats francophones.
Par rapport à la version actuelle, épurée lors de la réforme liturgique qui a suivi le concile Vatican II, la nouvelle traduction devrait être plus proche de l’original latin, sans gloses ni paraphrases. L’instruction romaine Liturgiam authenticam de 2001, avait exigé que le Missel soit «traduit intégralement et très précisément, c’est-à-dire sans omission ni ajout.»
Le changement le plus significatif interviendra dans le Notre Père. Il avait déjà été annoncé lors de la parution de la nouvelle traduction liturgique de la Bible en 2014. Le «Ne nous soumets pas à la tentation» sera remplacé par «Ne nous laisse pas entrer en tentation». «En disant ‘ne nous soumet pas à la tentation», a expliqué Mgr Aubertin à KTO, on avait l’impression d’un Dieu qui, en quelque sorte, commandait la tentation ou au contraire nous en dispensait. À la limite, un Dieu qui nous tirait le tapis sous les pieds si je puis dire». La nouvelle traduction, correcte du point de vue linguistique, rend mieux le sens du latin ‘ne nos inducat in tentationem‘
Pour le «Je confesse à Dieu» les fidèles devraient ainsi retrouver le «mea culpa, me culpa, mea maxima culpa» «c’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grand faute» que la version actuelle avait simplifié en «oui j’ai vraiment péché».
Pour le Credo, on devrait revenir au consubstantiel au Père, calque du latin consbutentialem Patris que l’on avait explicité par «de même nature que le Père»
La prière sur les offrandes : «Prions ensemble, au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Église. Pour la gloire de Dieu et le salut du monde» fera place à une formulation plus proche du texte latin : «Priez mes frères afin que ce sacrifice qui est aussi le vôtre soit agréé par Dieu le Père tout-puissant. Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la gloire de son nom. Pour notre bien et celui de toute Sa Sainte Église.» A noter que cette formule longue et complexe n’avait pas été simplifiée dans les autres langues comme le français l’avait fait.
Cette version définitive sera soumise au vote des évêques de France lors de leur prochaine Assemblée plénière, au printemps 2016. Elle sera ensuite envoyée à Rome pour obtenir la recognitio, la reconnaissance officielle du préfet de la Congrégation pour le culte divin. Selon Mgr Aubertin, le missel sera effectivement en usage pour la France et les autres pays francophones, le premier dimanche de Carême 2017. (apic/ag/mp)
Maurice Page
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