Don Camillo, cité en exemple par le pape François

Florence, 10.11.2015 (cath.ch-apic) Le pape François a fait l’éloge inattendu, le 10 novembre 2015, de la «simplicité» de don Camillo, ce curé de campagne populaire, célèbre héros de romans et immortalisé au cinéma par Fernandel. Le pape a souhaité, dans un long discours prononcé devant les participants au Congrès national de l’Eglise italienne, à Florence, des pasteurs qui soient en contact avec leurs fidèles.

Exhortée par le pape François à la joie, au dialogue, à l’esprit de pauvreté et à la proximité avec les fidèles, l’Eglise italienne s’est vu proposer un exemple singulier. Outre les grands saints italiens, de François d’Assise à Filippo Neri, le pape a ainsi mis en avant «la simplicité de personnages inventés» comme «don Camillo, qui fait la paire avec Peppone», héros des romans de Giovannino Guareschi (1908-1968). Dans l’immense cathédrale de Florence, évêques, prêtres et fidèles présents se sont mis à rire, avant d’applaudir.

Le chef de l’Eglise catholique, en évoquant la figure de don Camillo, s’est dit touché par le fait que «la prière d’un bon curé s’unisse à son évidente connaissance des gens». Et le pape de citer une phrase du curé de Brescello: «Je suis un pauvre prêtre de campagne qui connaît ses paroissiens un par un, qui les aime, qui en connaît les souffrances et les joies, qui souffre et sait rire avec eux». «Si nous perdons ce contact avec le peuple fidèle de Dieu nous perdons en humanité et nous n’allons nulle part», a averti le pontife, avant de lancer: «peuple et pasteurs, ensemble».

Une série à succès

Don Camillo est un personnage de fiction, imaginé par l’écrivain et journaliste italien Giovannino Guareschi dans une série de nouvelles. Il apparaît pour la première fois dans son roman «Le petit monde de don Camillo», publié en 1948. Curé du petit village italien de Brescello, dans la plaine du Pô, don Camillo se confie quotidiennement au Christ du maître-autel de son église. Lui et le maire communiste Peppone, qui ne cessent de se disputer, restent malgré tout unis par une amitié singulière depuis l’enfance. Chacun à la tête d’un clan, ils savent mettre leurs différends de côté et s’unir quand il le faut pour le bien de leur commune.

Les cinq premières adaptations cinématographiques du roman de Guareschi ont fait figurer côte-à-côte l’acteur français Fernandel, dans le rôle de don Camillo, et l’italien Gino Cervi, qui interprète Giuseppe Bottazzi dit Peppone, le maire du village. Le duo a très vite rencontré un vif succès, et contribué à renforcer la notoriété que le curé italien s’était forgée dans les nouvelles de Guareschi. Leur association a donné cinq opus à succès: «Le petit monde de don Camillo» (1952) réalisé par Julien Duvivier, puis «Le retour de don Camillo» (1953), «La grande bagarre de don Camillo» (1955), «Don Camillo Monseigneur» (1961), «Don Camillo en Russie» (1965). Un dernier épisode sorti en 1971, «Don Camillo et les contestataires», a clos cette série, mais une nouvelle distribution des rôles ne lui a pas assuré le même succès qu’aux précédents films. Gino Cervi avait en effet refusé de tourner avec un autre acteur que Fernandel, qui, malade, ne pouvait assumer son rôle de toujours dans ce dernier volet. (apic/imedia/fdc/ami/rz)

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/don-camillo-cite-en-exemple-par-le-pape-francois/