Vatileaks 2: les démentis et mises au point s’enchaînent      

Rome, 09.11.2015 (cath.ch-apic) Après les précisions et les démentis apportés par certains cardinaux, comme l’ancien secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone et le préfet du Secrétariat pour l’économie George Pell, plusieurs autres personnes répondent aux révélations parues dans deux récents ouvrages polémiques sur les finances du Vatican. Parmi les voix officielles apportant un nouvel éclairage, la nièce de Jean Paul Ier et le neveu du cardinal Baldelli. Autant de réactions qui viennent tempérer le contenu des ouvrages.

La nièce de Jean Paul Ier, Pia Luciani, dénonce ainsi «de véritables canulars» dans les colonnes du quotidien «Il mattino di Padova». Selon le livre «Chemin de croix» du journaliste italien Gianluigi Nuzzi, il existerait au Vatican un compte courant présentant un solde de plus de 110’000 euros au nom d’Albino Luciani, qui fut pape durant seulement 33 jours en 1978. Une somme qui n’aurait donc jamais été remise à la famille du pontife après sa mort. «Mon oncle n’a jamais eu de comptes bancaires personnels» ni «d’argent à la banque», affirme Pia Luciani. Et quand bien même cet argent existerait, assure-t-elle, «nous ne le voudrions pas (…). Il faudrait le donner au pape François».

Mgr Baldelli n’a pas habité au palais San Carlo

Le neveu de l’ancien nonce à Paris, le cardinal Fortunato Baldelli, a réagi lui aussi après l’information selon laquelle Mgr Giuseppe Sciacca, secrétaire adjoint du Tribunal suprême de la Signature apostolique, se serait approprié de façon indue l’appartement et le mobilier de son oncle, au palais San Carlo du Vatican. Soulignant le «devoir de vérité», Antonio Baldelli dément fermement que son oncle ait jamais habité en ce lieu. «Témoin quotidien de la vie de mon oncle dans ses deux dernières années, écrit-il dans une note publiée par le site spécialisé «Il Sismografo», je tiens à préciser (…) qu’il a vécu, de son retour de la nonciature à Paris jusqu’à son décès (2012) dans la maison Paul VI via della Scrofa à Rome». En outre, ajoute-t-il, le cardinal Baldelli entretenait «des relations cordiales et d’estime» avec Mgr Sciacca.

Pas de luxe

Parmi les VIP mis en cause en tant que locataires de biens immobiliers du Saint-Siège pour un loyer négligeable, la sénatrice Monica Cirinnà se défend elle aussi. «J’ai habité un appartement appartenant à Propaganda Fide (la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, ndlr) de 1998 à 2011. Il est vrai que nous avons payé 360 euros par mois durant 12 ans», mais, explique-t-elle dans un communiqué publié par Giornalettismo, le bien de 100 m2 étant «dans un état désastreux», il fut convenu que les locataires prendraient la rénovation à leur charge moyennant un ajustement du tarif. En intégrant les quelque 77’000 euros de travaux, le loyer réel fut donc de 950 euros, précise Monica Cirinnà. Ce qui reste encore un montant dérisoire pour cette rue piétonne située près de la place Navone.

Enfin, le cardinal Velasio De Paolis, président émérite de la Préfecture des affaires économiques du Saint-Siège, accusé de vivre dans un appartement de 445 m2 au Vatican, corrige l’information: «Il s’agit de 250 m2, et j’y habite avec deux religieuses», déclare-t-il sur le site Vatican Insider. «Il n’y a rien de luxueux à l’intérieur (…) J’y habite dans l’austérité et la sobriété. Ce n’est pas aux journalistes de mesurer mon style de pauvreté», précise-t-il. (apic/imedia/ak/rz)

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/vatileaks-2-les-dementis-et-mises-au-point-senchainent/