Estavayer: La famille dominicaine fête 800 ans de fraternité

Estavayer-le-Lac, 09.11.2015 (cath.ch-apic) L’ordre des dominicains célèbre l’ouverture d’un jubilé pour ses 800 ans d’existence. Les Frères, Sœurs et laïcs de l’ordre des Prêcheurs de la province de Suisse se sont retrouvés le 7 novembre 2015 à Estavayer-le-Lac, dans le canton de Fribourg, pour fêter cet anniversaire.

La grande famille dominicaine, composée des Frères, des Soeurs moniales et apostoliques et des laïcs dominicains, s’est retrouvée au monastère Notre Dame de l’Assomption, dans la cité broyarde, pour rendre grâce et partager un grand moment convivial, assure l’ordre dans un communiqué.

La messe a été présidée par Mgr Jean-Claude Périsset, archevêque émérite, ancien nonce apostolique et actuellement à la retraite à Estavayer-le-lac. La cérémonie a été concélébrée par le Frère Guido Vergauwen, prieur provincial de la province de Suisse des dominicains, et plusieurs Frères représentant les communautés dominicaines religieuses et laïques. La prédication a été assurée par le Frère Michel Fontaine, prieur de la communauté de Genève, qui a plus spécialement développé les mots mêmes l’Acte de la Fondation de l’ordre par le pape Honorius III en 1216 «Envoyés pour prêcher l’Evangile».

La Lumière, l’Evangile et l’Envoi

Pour célébrer ce Jubilé, un cadre a été proposé par le maître de l’ordre, le Frère Bruno Cadoré, dans la mouvance de la tradition liturgique dominicaine. Ainsi la place importante de la procession, introduisant la messe, comme expression symbolique d’un peuple joyeux en marche, priant et «imitant saint Dominique marchant dans la joie du Seigneur…» a été rappelée, ainsi que la présence de trois signes importants propres à cette année du Jubilé: la Lumière, l’Evangile et l’Envoi.

70 Frères sont actuellement présents en Suisse, rappelle le communiqué, dont une grande partie sur Fribourg, ventilée sur deux couvents: celui de Saint Albert le Grand (Albertinum) (lieux de résidences et d’études des professeurs et étudiants principalement doctorants dépendant directement du Maître de l’Ordre, chancelier de la faculté de théologie de l’Université) et le couvent Saint Hyacinthe, studium international pour la formation de base des Frères étudiants de la province de Suisse, mais aussi de nombreuses autres provinces qui envoient leurs jeunes. A ce pôle, s’ajoutent trois autres communautés dominicaines suisses à Zurich, à Genève ainsi qu’à Lucerne, engagées dans une pastorale locale (paroisse – formation – aumônerie – accompagnements…).

La province de Suisse a actuellement deux jeunes Frères aux études, et un novice. «En célébrant l’ouverture de ce Jubilé, nous voulons témoigner davantage et toujours mieux de notre vocation de prêcheurs de la miséricorde…», assure l’ordre des dominicains.

Le site de la Province de Suisse des dominicains: www.dominicains.ch

Le site des moniales d’Estavayer-le-Lac:www.moniales-op.ch


Encadré

L’ordre dominicain, de son vrai nom l’ordre des Prêcheurs, est une famille religieuse de l’Eglise catholique fondée en 1216 par saint Dominique de Caleruega, rappelle la province de Suisse de l’ordre, sur son site internet. Son but est de faire connaître le message de l’Evangile et d’amener les hommes à Dieu (»la prédication et le salut des âmes», comme on disait alors). Elle est présente dans le monde entier et accueille différentes formes de vie: Frères prêtres ou non, Sœurs contemplatives ou apostoliques, ainsi que des laïcs.

Bien qu’au sens strict le mot «prêcheurs» désigne les Frères dominicains, l’ordre n’est pas composé uniquement de religieux et de prêtres. Historiquement, saint Dominique a commencé par rassembler des religieuses contemplatives, ou «moniales», à Prouille, dans le sud de la France, pour en faire le premier monastère de dominicaines. Ainsi, il pouvait déjà compter sur le soutien de la prière des Sœurs, quand quelques années plus tard, il forma à Toulouse une première communauté de prêtres entièrement consacrés à l’évangélisation.

Depuis lors, les monastères de moniales et les couvents des Frères se sont multipliés partout autour du monde. La vie des dominicains est d’abord basée sur les conseils évangéliques (appelés classiquement vœux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté), et se nourrit de prière, d’étude et de vie commune.

Les moniales et les Frères qui forment le noyau de l’ordre, ont été très tôt soutenus par des laïcs désireux de vivre le charisme de la prédication sans pour autant entrer dans la vie religieuse. Ces derniers forment ce que l’on appelait «le tiers-ordre» et que l’on nomme aujourd’hui plus simplement laïcs dominicains. Ils se rassemblent régulièrement en «fraternité» pour prier, partager et entreprendre ensemble des projets au service de la prédication évangélique.

De plus, lorsque la société le permit, des congrégations de Sœurs dominicaines non-cloitrées ont pu voir le jour. Elles se sont alors investies dans de nombreuses œuvres de charité telle que le soin des malades et l’éducation. Ces Sœurs dites «apostoliques» sont désormais trois fois plus nombreuses que les Frères et les moniales réunis et ont considérablement élargi le champ de leurs activités.

Tous ensembles, Frères, Sœurs et laïcs forment ce que l’on appelle la «famille dominicaine», où chacun selon son mode de vie chercher à vivre l’idéal de saint Dominique qui dit-on «ne parlait qu’à Dieu ou de Dieu». (apic/com/rz)

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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