«C’était une rencontre amicale et chaleureuse. Le pape François s’est félicité que le quartet aie obtenu le Prix Nobel de la paix», s’est réjoui Mohamed Fadhel Mahfoudh, président de l’Ordre national des avocats de Tunisie, membre du quartet présent lors de cette rencontre. Le Saint-Père, qui s’est dit pour sa part très heureux de les rencontrer, a chaleureusement fait l’éloge de ces artisans de paix et de leur méthode de dialogue pour ramener la stabilité en Tunisie. «Ils ont travaillé, avec leur cœur et avec leurs mains comme des artisans», a déclaré le Saint-Père.
Les quatre lauréats ont assuré qu’ils sauraient se montrer à la hauteur de leurs responsabilités historiques mais qu’ils ont besoin de soutien politique et économique. «La Tunisie a réussi un processus de transition démocratique sur le plan politique. Un succès couronné par des élections législatives et présidentielles indépendantes», explique Mohamed Fadhel Mahfoudh. «Ce processus, poursuit-il, a besoin d’une relance économique. Nous devons développer l’économie tunisienne et éradiquer le chômage». Ils ont expliqué que leur voix avait été écoutée parce que leurs organisations bénéficiaient d’une grande crédibilité dans leur pays. Leur objectif est de sauver la Tunisie et de créer une société démocratique et cela avance à grands pas. Selon eux, la société civile peut jouer un rôle important.
Le premier conseiller de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, Mohamed Ben Cheich, a profité de cette visite à Rome pour lancer un appel aux investisseurs italiens et européens ainsi qu’aux touristes. «La sécurité s’est nettement améliorée», a-t-il assuré, faisant état d’un retour progressif à la normale. Les problèmes aujourd’hui sont plutôt d’ordre économique.
Le groupe qui comprend l’Union générale tunisienne du travail, la Ligue tunisienne des droits de l’homme, l’Ordre national des avocats tunisiens et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, a été formé à l’été 2013, à un moment où le processus de démocratisation était en danger. Des assassinats politiques, dont ceux de Chokri Belaïd, le 6 mars 2013, et de Mohamed Brahmi, le 25 juillet, tous deux leaders du Front populaire, avaient entraîné des troubles sociaux dans le pays. (apic/rv/bh)
Bernard Hallet
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