Scandales: le pape François en «chevalier blanc» de la presse

Rome, 05.11.2015 (cath.ch-apic) Corbeaux, vipères, et autres taupes refont leur apparition dans la presse à l’occasion des dernières révélations de «scandales» au Vatican. Pour les médias, le pape François fait figure de «chevalier blanc», qui s’efforcerait de lutter contre toute cette vermine.

La presse francophone ne fait pas dans la dentelle en décrivant les récentes affaires, notamment financières, qui ont surgi au Vatican. La titraille est révélatrice d’une ambiance vindicative. «Péchés financiers au Saint-Siège» titre par exemple le quotidien québécois «Le Devoir», alors que «Le Monde» parle de «Guerre secrète au Vatican». Les termes «frasques», «scandales» ou encore «mafia» apparaissent souvent en référence aux «révélations» des livres des deux journalistes Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi, qui viennent de sortir. La presse en général, ne semble pas douter de la véracité des informations contenues dans les ouvrages. Il semble acquis pour la plupart des journaux que le Vatican est en proie à une complète impéritie financière, voire morale. «Les documents décrivent un pays à la dérive, géré au mieux par des amateurs, au pire par des aigrefins», affirme «Le Monde». «A ces détournements s’ajoutent de graves incompétences», note «Libération». Le magazine français «Le Point» évoque «du gâchis dû à l’incompétence, aux véritables carambouilles montées par des escrocs, en passant par les guerres que se livrent les différents clans».

Cette piètre image du Vatican est généralement associée à une «vieille garde» de prélats, qui «profitent notamment de luxueuses résidences, loués à vil prix, si ce n’est gratuitement», comme le suggère «Libération». Pour «Le Monde», «deux camps s’affrontent ouvertement: d’un côté les gestionnaires austères et frugaux regroupés autour de François, de l’autre les dépensiers, les habitués de la pourpre, des dentelles et de l’apparat».

«Don» François contre les moulins à vent

De nombreux médias véhiculent ainsi l’image d’un pontife «chevalier blanc», considéré comme foncièrement honnête et désireux d’en finir avec «une gabegie (qui) était un mode de gestion courant au Vatican», affirme «Le Monde». «Le pape, qui veut reporter l’Eglise au plus près des pauvres, doit faire face à une camarilla de soutanes qui entendent bien sauvegarder leurs avantages acquis», écrit le journal. Moins péremptoire, «La Croix» signale que ce «pape venu du bout du monde, a fait entrer un air nouveau dans ce système très ancien (…) Alors que l’on se trouve à mi-chemin (de la réforme de la curie), certains semblent chercher à freiner le processus, voire à le faire capoter». Même les journaux considérés comme «à gauche» et plutôt opposés à l’Eglise semblent faire la distinction entre un pape qui veut «faire le ménage» et une clique de cardinaux réfractaires. «Libération» rappelle ainsi que «sans doute pour donner l’exemple, le pape François a choisi de vivre dans un modeste appartement de 50m2.»

Les médias font finalement preuve d’un certain pessimisme quant aux capacités du pape François à réformer cette «pétaudière», selon une expression utilisée par «Le Monde» pour décrire l’administration du Saint-Siège. Le quotidien français affirme ainsi que le pontife argentin «connaît les vices et l’orgueil de chacune de ses ouailles. Pourra-t-il seulement les convertir à plus de simplicité? Rien n’est moins sûr.» «Libération» rappelle les propos du pape selon lesquels il voudrait «une Eglise pauvre pour les pauvres». «Manifestement, il y a loin du rêve à la réalité», conclut le journal. (apic/rz)

Raphaël Zbinden

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