«Il faut mieux clarifier les finances du Saint-Siège et les rendre plus transparentes», commence le pape argentin, élu depuis tout juste quatre mois à la tête de l’Eglise. Il énumère alors devant les membres de la COSEA un certain nombre d’exemples pour les aider dans leur réflexion. «Le nombre d’employés a trop augmenté, note le pontife. Cela crée une forte dépense d’argent qui peut être évitée (…) Il y a des dépenses dont l’origine n’est pas claire dans les procédures. Cela se voit dans les bilans. (…) Je crois qu’il faut approfondir le travail de clarification de l’origine des dépenses et des formes de paiement».
Le pape n’est pas dupe sur le problème de certaines dépenses artificiellement gonflées: «si une chose a été faite sans devis, sans autorisation, on ne paie pas». Et le chef de l’Eglise catholique de donner un exemple pratique: «Pour la bibliothèque, le devis disait 100, et on a payé 200. Qu’est-ce qui s’est passé? Un peu plus? Très bien, mais c’était dans le devis ou non?». Si cela n’y était pas, alors «on ne paie pas !», insiste le pontife, réclamant plus de discipline. «La caisse est en désordre, il faut mettre un peu d’ordre», insiste l’ancien archevêque de Buenos Aires.
Fidèle à lui-même, le pape François raconte alors à son auditoire une anecdote personnelle de ses années en Argentine: «quand j’étais provincial (des jésuites, à Buenos Aires, ndlr), l’économe général (…) nous a raconté que la province jésuite du pays avait un bon nombre de séminaires et faisait des investissements dans une banque sérieuse et honnête (…) Ensuite, le nouvel économe est allé à la banque pour faire un contrôle (…). Il découvrit que plus de 60 % des investissements étaient redistribués à des fabricants d’armes». Et le pape de conclure: «le Seigneur nous demande une administration responsable pour le bien de l’Eglise et de notre travail apostolique».
Le travail de la Commission pour la réorganisation des services économico-administratifs du Vatican s’est achevé officiellement en mai 2014. Le temps de transférer ses compétences aux tout nouveaux Secrétariat et Conseil pour l’économie, créés trois mois plus tôt par le pape François. (apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
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