Sœur Leticia Rawles, âgé de 67, a été ordonnée prêtre en avril dernier dans le cadre de l’Association des femmes prêtres catholiques et a depuis présidé des services religieux dans l’Ohio. Actuellement gravement malade à l’hôpital, la religieuse a dit qu’elle voulait répondre à un appel au sacerdoce qu’elle avait depuis l’enfance et être ordonnée avant qu’il ne soit trop tard.
Sœur Joyce Lehman, supérieure de la congrégation des Sœurs du Précieux Sang, a expliqué que Sœur Leticia s’était clairement mise en désaccord avec l’enseignement de l’Eglise catholique. Une décision formelle n’est même pas nécessaire, puisque une ordination sacerdotale illicite est punie par le droit canon d’une excommunication automatique ‘latae sentenciae’. La congrégation n’avait dès lors pas d’autre choix que d’exclure la religieuse.
Sœur Joyce a déclaré qu’elle et d’autres membres de la communauté avaient été choquées de découvrir que Sœur Rawles avait secrètement étudié depuis deux ans en vue du sacerdoce et avait été ordonnée. «Elle ne peut en aucun cas dire qu’elle ne connaissait pas les conséquences. Cette excommunication ne peut pas être une surprise pour elle.» Soeur Joyce a néanmoins précisé que même exclue de la congrégation, Soeur Leticia continuerait de recevoir le logement et les soins médicaux dont elle a besoin.
«Voici une femme qui a consacré 47 ans de sa vie au service du peuple de Dieu. Et maintenant, elle est jetée hors de sa communauté», a déploré Janice Sevre-Duszynska, porte-parole de l’Association des femmes prêtres catholiques. Les partisans de Sœur Leticia demandent qu’elle puisse au moins rester membre de sa communauté, même si elle n’est pas reconnue comme prêtre.
Selon Janice Sevre-Duszynska, il existe un mouvement croissant de femmes qui demandent l’ordination. Elle a indiqué que 77 femmes ont été ordonnées dans le cadre de leur association et qu’environ 220 ont été ordonnées dans le monde entier.
Le pape François n’a cependant laissé paraître aucune ouverture en faveur de l’ordination des femmes. Il considère que la question a été définitivement tranchée par Jean Paul II dans la lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis de 1994 disant que le sacerdoce catholique romain ne peut être conféré aux femmes et que l’Eglise n’a pas autorité pour le faire. (apic/ag/mp)
Maurice Page
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