Devant une foule de quelque 1’400 invités, dont des délégations et des personnalités venues d’Europe et du Moyen-Orient, du Patriarcat œcuménique et des Eglises orthodoxe, copte, anglicane, luthérienne, réformée, vaudoise, adventiste et catholique, Bartholomée a demandé aux «grandes puissances du monde» de mettre un terme à cette guerre fratricide qui dure depuis cinq ans et qui a déjà causé la mort de 240’000 innocents.
«Si la guerre continue, les réfugiés seront toujours plus nombreux à venir en Occident. La tragédie va se poursuivre. En Turquie, comme vous le savez, nous avons 2 millions de réfugiés en provenance de Syrie. Le gouvernement turc a ouvert ses frontières, a accueilli ces pauvres gens, des familles, des jeunes Syriens qui ont tout perdu. Il faut que la guerre se termine!»
Dans la motivation officielle de l’attribution de cette haute distinction, le professeur Piero Coda, président de l’IUS, explique que le patriarche de Constantinople s’est révélé un protagoniste convaincu et actif sur le chemin de l’œcuménisme menant vers la pleine unité des chrétiens et dans le dialogue entre personnes de religions et de convictions différentes. En outre, il s’est distingué par ses actions en faveur de la justice, de la paix, du respect de l’environnement et de la nature. Il a mené son action «conformément à la vision de l’humanité, de l’histoire et du cosmos que la tradition spirituelle et théologique de l’Orient chrétien a toujours défendue et continue de défendre».
L’histoire des relations fraternelles entre le Mouvement des Focolari et les orthodoxes remonte à la rencontre de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, avec le patriarche de Constantinople Athénagoras 1er, le 13 juin 1967. Chiara Lubich a eu vingt-cinq audiences avec Athénagoras 1er. Ces relations ont ensuite continué avec le patriarche Démétrios 1er. Et les contacts avec l’actuel patriarche œcuménique Bartholomée 1er participent du même esprit d’estime et d’amitié.
Entre-temps, la spiritualité du Mouvement a été aussi accueillie par des chrétiens des Anciennes Eglises d’Orient. C’est ainsi que le dialogue s’est développé avec les chrétiens syro-orthodoxes, coptes, éthiopiens, arméniens et assyriens.
La remise de ce doctorat honoris causa vient compléter la mosaïque des relations d’amitié et de communion avec le Mouvement des Focolari et prend place dans les festivités du 50ème anniversaire de la naissance de la Cité pilote de Loppiano qui ont débuté en septembre 2014.
A l’occasion de la remise du doctorat honoris causa en «culture de l’unité» au patriarche Bartholomée Ier, le pape François, dans un message d’amitié, l’a assuré de sa «participation spirituelle». «Une pensée particulière va à mon frère bien-aimé Bartholomée, et je renouvelle à son égard mes sentiments de ma plus vive estime et de ma haute considération», écrit le chef de l’Eglise catholique.
«Je me réjouis de cette initiative qui non seulement constitue une reconnaissance qui lui est due pour son action en faveur de la culture de l’unité, mais qui marque également une avancée dans le cheminement commun de nos Eglises vers l’unité pleine et visible, à laquelle nous tendons avec dévouement et persévérance».
Le pape François formule encore le souhait que l’Institut Universitaire Sophia, «fidèle au charisme propre du Mouvement des Focolari et ouvert à l’action de l’Esprit, continue à être un lieu de rencontre et de dialogue entre cultures et religions différentes».
Encadré
L’Institut Universitaire Sophia (IUS), situé au siège central du Mouvement des Focolari, à Loppiano, en Toscane, est né d’une intuition de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari. Il a été institué par le Saint-Siège, par décret de la Congrégation pour l’Education catholique, le 7 décembre 2007. L’université se trouve dans la «cité-pilote» de Loppiano, fondée en 1964. C’est un lieu de formation avec un style de vie fondé sur l’Evangile, pour les familles, les jeunes et les adultes. On y trouve des activités de production, ainsi que des activités sociales et culturelles. Ses 900 habitants, venant de 70 pays, constituent une communauté permettant la rencontre et le dialogue entre les cultures.
A l’IUS, le corps enseignant vient de plusieurs pays et traditions culturelles. Il est composé d’une trentaine de professeurs d’université et de spécialistes en diverses disciplines: théologie, philosophie, morale, droit, politologie, économie, sociologie, médecine, psychologie, sciences naturelles, mathématiques, sciences de la communication, art, linguistique et littérature, œcuménisme et dialogue interreligieux. (apic/be)
Jacques Berset
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