Avec 53 éditions distribuées dans 235 paroisses de Suisse romande et un tirage annuel contrôlé de 600’000 exemplaires, les journaux paroissiaux édités par saint Augustin occupent une place prépondérante dans la presse catholique. En tant qu’organes de proximité, ils jouent un rôle important dans la vie des communautés locales, a relevé la directrice de St-Augustin Dominique-Anne Puenzieux. Mais au fil des ans, la diversité locale a fini par prendre un peu trop le pas sur l’identité globale. D’où la nécessité d’un «retour en arrière» pour redéfinir cette identité, la renforcer et la moderniser afin de mieux répondre aux attentes des lecteurs.
La pression pour une refonte du journal est aussi venue des exigences de la Poste et de l’Office fédéral des communications. Pour pouvoir continuer d’accorder des tarifs d’envoi préférentiels, la régie fédérale exige une identité visuelle plus claire et plus uniforme. Avec le soutien d’une agence lausannoise spécialisée dans la politique des marques et le graphisme, St-Augustin a donc imaginé une mise à jour de son identité et de son magazine.
Les 53 éditions du journal porteront désormais toutes le même titre «L’essentiel» qui remplace «Paroisses vivantes». Les titres locaux pourront être maintenus mais uniquement comme encadrés. En outre le graphisme de la page de titre sera identique pour tous. Les rédactions locales resteront libres de choisir leur illustration de couverture. La maquette interne du journal est modernisée avec notamment des titres verticaux et davantage de blanc. Les rubriques et le calibrage ne devraient subir que des ajustements mineurs afin de ne pas trop déstabiliser les rédactions locales.
Le cahier romand, autour d’un dossier thématique, est légèrement remanié avec l’apparition de nouvelles rubriques comme ‘témoins’ pour présenter des personnalités marquantes, ‘bonne idée’ pour relater des expériences pastorales intéressantes ou encore ‘coup de cœur’ sur un livre, un film une exposition…
La transition vers la nouvelle formule se fera par étapes, elle débutera en janvier 2016 pour les bulletins de petit format B5 et devrait s’achever en septembre 2016, a promis Dominique-Anne Puenzieux.
Dans l’idée de développer la présence sur les nouveaux médias, St-Augustin s’est associé au projet d’application pour smartphone ‘MOEST’ lancé par une septantaine de petites et moyennes entreprises valaisannes afin de promouvoir leur image et de tisser des réseaux autour des valeurs de respect, qualité et passion. Au travers d’une application très simple, chaque partenaire peut présenter ses activités et ses produits, inviter à des événements ou encore faire de la vente en ligne. St-Augustin espère que cet outil pourra intéresser aussi les rédactions locales.
Invité de la journée, l’évêque des médias, Mgr Alain de Raemy, a évoqué le rôle des médias chrétiens. Il a d’abord relevé que la foi est éloignée du tapage et de l’excitation. «Nous voulons présentez la ‘vraie vie’. Il faut pour cela se ‘laisser toucher’ afin de pouvoir toucher les autres.» Un journaliste sportif sera meilleur s’il est pratiquant ou au moins ‘fan’ de la discipline qu’il présente. Donc seul un journaliste chrétien ‘concerné’ et ‘projeté’ est capable de communiquer en profondeur. L’Evangile n’est en effet «ni neutre, ni professionnel».
Cela ne signifie absolument pas qu’il faille être un simple ‘béni-oui-oui’ et encore moins le défenseur intransigeant d’un ‘catholicisme catholique’. Il s’agit plutôt d’un parti-pris dans le sens d’une interpellation intelligente. Pour Mgr de Raemy, les médias catholiques sont parfois trop timides dans la présentation de la ‘différence chrétienne’. Il les invite à être plus présents dans les ‘aréopages païens’, sans confusion ni séparation.
Il en est de même face aux autres confessions et religions. Le respect, l’écoute l’attention sans aucune exception font partie de l’être chrétien, a insisté l’évêque auxiliaire de Lausanne, Genève et Fribourg.
Citant le pape François, qui citait lui-même Benoît XVI, Mgr de Raemy a rappelé qu’à l’origine, il y a une rencontre avec une personne, le Christ. Ensuite il s’agit de «chercher d’abord le royaume de Dieu et sa justice». (apic/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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