Le Groupe de travail «Islam» de la Conférence des évêques suisses a échangé avec le président de l’Organisation pour la culture islamique et les relations (ICRO), des représentants du Conseil de discernement de l’intérêt supérieur du régime et des professeurs des Universités de Téhéran et de Qom. Il s’agissait de la cinquième rencontre, en Iran ou en Suisse, mais pour la première fois depuis le début de ce dialogue en 2005, les participants ont parlé ouvertement et de façon directe dans un vrai dialogue, a expliqué Erwin Tanner à cath.ch. Lors des rencontres précédentes, il s’agissait le plus souvent de ‘monologues successifs’. La discussion a été très ouverte sur la distinction entre religion et Etat et sur la possibilité de concevoir un Etat non théocratique. La liberté religieuse et le développement des extrémismes ont également été débattus.
La délégation iranienne a également beaucoup apprécié la diversité du programme, avec des discussions académiques, des rencontres avec les évêques ainsi que des visites culturelles notamment à l’abbaye d’Hauterive et à la cathédrale et la bibliothèque de St-Gall. Les Iraniens ont été très intéressés à mieux connaître le système politique qui régit les relations entre les religions et l’Etat en Europe et en particulier, en Suisse, a précisé Erwin Tanner.
Autre point fort, l’accent mis sur la spiritualité. Pour Erwin Tanner, il s’agit d’une porte très importante pour le dialogue. Lorsqu’on bute sur le droit ou la théologie, l’aspiration spirituelle permet d’aller plus loin.
Les deux côtés veulent poursuivre le dialogue l’an prochain en Iran. «Nous essayerons d’aller aux questions concrètes sur l’Etat séculier ou théocratique, la place de la religion dans l’espace public, la question de l’égalité des religions, la liberté religieuse individuelle et collective», conclut Erwin Tanner. (apic/mp)
Maurice Page
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