Il faut tenir compte des cas particuliers, estime Mgr Pontier

Rome, 23.10.2015 (cath.ch-apic) «Ceux qui attendent une chose très précise du synode seront déçus». C’est ce qu’a déclaré à Radio Vatican le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, à l’approche de la publication du rapport final du Synode des évêques sur la famille. «Il n’y a pas de document définitif sur ce qui touche la vie des hommes, c’est une parole pour aujourd’hui», a-t-il ajouté en rappelant que le synode en soi ne peut produire un texte normatif pour l’Eglise.

Dans cet entretien réalisé avec RCF et La Croix dans la soirée du 22 octobre 2015, Mgr Pontier est aussi revenu sur les solutions pastorales envisagées lors du synode, notamment à l’égard des divorcés remariés. Les discussions en groupe lui ont permis de comprendre qu’il faudrait donner une responsabilité plus grande aux évêques diocésains et aux conférences épiscopales, pour aborder les cas particuliers, sans remettre en cause universellement la loi. «Quand on a des lois qui viennent de trop haut, a-t-il estimé, on risque de devenir des administrateurs». L’archevêque de Marseille s’est alors réjoui du discours du pape François, le 17 octobre, sur la nécessité d’une Eglise synodale et décentralisée.

«On ne peut faire les lois universelles pour les cas particuliers, a repris Mgr Pontier. Mais ce n’est pas parce qu’il y a une loi universelle qu’il ne faut pas tenir compte des cas particuliers». «Un cas particulier ne se définit pas seulement par une situation irrégulière, a encore souligné l’archevêque de Marseille, mais par le désir d’une vie de foi, le désir de la rencontre du Christ, d’avancer en Eglise». «Si des personnes peuvent être dans des situations irrégulières, a-t-il insisté, il n’y a pas que ça dans leur vie !»

Le président de la Conférence des évêques de France a en outre loué l’aspect bénéfique des travaux en groupe de ce synode. «Nous n’étions pas tous du même avis, mais en se connaissant mieux, nous avons pu constater que nous tenions tous sur le fond aux mêmes réalités», a-t-il expliqué. Ces nombreuses discussions en groupes linguistiques ont permis d’aller plus loin dans la franchise, la vérité, et l’exposition des cas particuliers, a-t-il constaté. «Nous avons mieux senti la vie des hommes et des femmes de nos diocèses que l’an dernier, où nous étions plus dans le théorique».

Maurice Page

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