L’Esplanade des Mosquées, le «Haram al-Sharif», est le troisième lieu saint de l’islam après La Mecque et Médine.
L’Unesco a par contre refusé d’inclure une clause qui aurait classifié le Mur occidental (ou «Mur des lamentations»), un des sites les plus sacrés du judaïsme, en contrebas de l’Esplanade des Mosquées, comme partie intégrante du complexe de la mosquée al-Aqsa. Cette proposition avait été déposée par l’Algérie, l’Egypte, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Maroc et la Tunisie. Le texte soumis aux 58 membres du Conseil exécutif de l’Unesco a été adopté par 26 voix en sa faveur contre 6, et 25 abstentions, tandis qu’un membre était absent au moment du vote.
La résolution adoptée déplore fermement les «irruptions continuelles d’extrémistes israéliens d’extrême-droite et de soldats» sur le site de la mosquée et exhorte Israël à «prendre les mesures nécessaires pour empêcher les agissements provocateurs qui violent (son) caractère sacré».
Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco, avait mis en garde auparavant contre des propositions qui «pourraient être perçues comme des modifications au statut de la Vieille Ville de Jérusalem et ses remparts, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco». Elle estimait que cela allait raviver les tensions.
La Directrice générale avait appelé le Conseil exécutif de l’Unesco à prendre des décisions «qui n’alimentent pas davantage les tensions sur le terrain et qui encouragent au respect du caractère sacré des lieux saints», estimant que «la protection du patrimoine culturel ne doit pas être prise en otage, car cela fragilise le mandat et les efforts de l’Unesco». Elle rappelait que Jérusalem est «une terre sainte des trois religions monothéistes, un lieu de dialogue pour tous, juifs, chrétiens et musulmans». Elle avait rappelé que Jérusalem est «une mosaïque de cultures et de peuples, dont l’histoire a façonné l’histoire de toute l’humanité».
C’est dans ce sens qu’Irina Bokova a réitéré ses appels à toutes les parties afin qu’elles veillent à ce que le patrimoine culturel, y compris religieux, soit préservé et accessible à tous.
Réagissant à l’adoption de cette résolution, le Ministère israélien des Affaires étrangères a affirmé qu’elle avait pour but «de transformer le conflit israélo-palestinien en une confrontation religieuse», la qualifiant de «honte». Alors que la France s’est abstenue, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la République tchèque et l’Estonie se sont opposés à la résolution. Aux Etats-Unis, indéfectibles alliés d’Israël, l’ensemble des 19 parlementaires juifs Chambre des représentants (18 démocrates et un républicain) à Washington ont dénoncé la résolution de l’Unesco, alléguant des «continuelles fausses allégations contre Israël l’accusant d’avoir violé le statu quo sur le Mont du Temple». JB
Encadré
L’Unesco, en partenariat avec le Mémorial de la Shoah et en collaboration avec des représentants de ministères de l’éducation de la région Afrique et d’ailleurs, organise des manifestations dans le monde entier afin de promouvoir l’enseignement de l’Holocauste et des autres génocides, en tant qu’instrument essentiel pour les droits de l’homme et la culture de la paix.
Le Mémorial du génocide à Kigali participera pour la première fois à une manifestation organisée par l’Unesco sur ce thème. Plus tôt ce mois-ci, un séminaire de formation a été organisé à Jérusalem par l’Unesco et Yad Vashem, l’autorité nationale israélienne pour la mémoire de la Shoah, à l’intention des responsables des ministères de l’éducation appartenant au Réseau latino-américain de l’Unesco sur l’enseignement de l’Holocauste et des autres génocides. Le séminaire, qui s’est tenu du 11 au 15 octobre, a réuni des responsables de l’éducation chargés des programmes scolaires et du renforcement des capacités d’Argentine, du Chili, du Costa Rica, du Guatemala et d’El Salvador.
L’UNESCO aide ces Etats membres à enseigner davantage l’histoire des violences de masse, dans le cadre des efforts nationaux visant à promouvoir des systèmes éducatifs fondés sur la paix et les droits humains. (apic/com/unesco/be)
Jacques Berset
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