Ce serait le Grand mufti de Jérusalem, Mohammed Amin al-Husseini, qui lui aurait dit de les brûler, affirme sans sourciller le fils de l’historien Bentsion Netanyahou.
Pour l’opposition israélienne, Netanyahou, coutumier de dangereux dérapages verbaux, a dépassé les bornes. Réagissant le 21 octobre à cette réécriture de l’histoire, Zehava Gal-On, membre du parti de gauche Meretz, a vivement fustigé ce nouvel écart, illustrant «les profondeurs dans lesquelles cet homme a sombré».
«Ce n’était pas un discours de [l’ancien dirigeant autrichien d’extrême-droite du Parti de la Liberté] Jörg Haider», écrit Zehava Gal-On sur «»‹Â»Â«‹sa page Facebook . «C’était une citation tout à fait exacte du Premier ministre de l’Etat d’Israël, Benjamin Netanyahou, devant le Congrès sioniste mondial. Il faut le voir pour le croire». Et de suggérer qu’il faudrait peut-être exhumer les corps des 33’771 juifs assassinés dans le ravin de Babi Yar, à Kiev, les 29 et 30 septembre 1941, «deux mois avant la rencontre entre le mufti et Hitler».
Netanyahou banalise l’Holocauste en affirmant que c’est le mufti qui persuada Hitler de tuer les juifs, dénonce pour sa part Isaac Herzog, leader de l’Union sioniste. Déplorant une falsification de l’histoire qui fait le jeu des négationnistes, «et ceci par le fils d’un historien qui devrait pourtant connaître l’histoire», le responsable politique du parti d’opposition a estimé qu’il s’agissait là d’une dangereuse distorsion historique qui devrait être «immédiatement corrigée».
D’autres responsables politiques ont exigé que Netanyahou présente ses excuses aux victimes de la Shoah, qui ne peuvent être utilisées dans un but de propagande politique. Ainsi le député Itzik Shmuli, de l’Union sioniste, a qualifié de «grande honte» que le Premier ministre de l’Etat juif se mette au service des négationnistes, «ce qui est une première». «Ce n’est pas la première fois que Netanyahou déforme les faits historiques, mais un mensonge de cette ampleur est bel et bien une première…»
Les affirmations de Netanyahou ont déclenché une tempête sur les réseaux sociaux. Le politicien israélien s’était déjà laissé aller à de telles distorsions lors d’un discours prononcé à la Knesset en 2012, où il décrivait le Grand mufti de Jérusalem comme «l’un des principaux architectes» de l’anéantissement des juifs d’Europe. (apic/haar/jpost/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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