A l’approche de la fin du synode, le consensus peine à se dessiner

Rome, 20.10.2015 (cath.ch-apic) Alors que le Synode des évêques sur la famille approche de sa fin, les désaccords des Pères synodaux ressurgissent, notamment sur l’épineuse question de l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés. Face à certains blocages en Circuli minores, la présentation de l’ébauche du rapport final pourrait même être décalée d’une demi-journée, et donc reportée à l’après-midi du 22 octobre 2015.

L’application concrète de la réforme du pape François concernant les procès en nullité de mariage, et l’idée d’une «décentralisation» de l’Eglise sur les questions familiales font aussi débat.

Preuve que cette troisième semaine du synode est la plus ardue pour les pères synodaux: la troisième partie de l’Instrumentum Laboris, qui comprend des sujets sensibles comme l’octroi de la communion aux divorcés remariés, a fait l’objet de plus de 600 modi (amendements), contre seulement près de 400 pour chacune des deux autres parties.

Plusieurs prélats commencent aussi à exprimer une certaine inquiétude. Tandis que les uns s’inquiètent d’un changement trop radical à l’issue du synode, d’autres craignent l’absence de résultats concrets. Les avis étant trop partagés, les Pères synodaux pourraient bien opter, à la fin du synode, pour le plus petit dénominateur commun, estime alors un témoin. Mais c’est aussi le temps qui manque aux participants pour se mettre d’accord, si bien que le calendrier final du synode pourrait être décalé d’une demi-journée. Ainsi, l’ébauche du rapport final ne serait plus présentée à l’assemblée des évêques dans la matinée du 22 octobre, mais dans l’après-midi. Dès lors, le débat n’aurait plus lieu le 22 octobre après-midi, mais dans la matinée du 23 octobre. Le vote du rapport final reste, cependant, fixé à l’après-midi du 24 octobre.

Procès en nullité de mariage et décentralisation

Même la récente réforme du pape François sur les procès en nullité de mariage, censée évacuer cette épineuse question, continue de faire débat. La majorité des évêques assure que cette réforme visant à simplifier les procès était nécessaire. En revanche, c’est son application concrète qui pose problème: l’évêque aura désormais la possibilité de juger seul les procès, mais risque de se retrouver démuni. «Nous n’avons parfois pas le temps ou la préparation, a ainsi reconnu devant la presse le cardinal Lluis Martinez Sistach, canoniste spécialiste de la question. Si nous pouvons faire appel à des experts, tous les tribunaux n’en disposent pas pour l’instant».

Le cardinal Wilfrid Fox Napier, quant à lui, a évoqué le risque de faire des «raccourcis erronés» qui risquent alors de rallonger la procédure au lieu de l’accélérer. La majorité des Pères synodaux insiste alors sur la formation des évêques sur ce thème, mais aussi sur une meilleure formation du clergé en général: sur la préparation au mariage, l’accompagnement des couples, des familles, etc. (apic/imedia/bl/mp)

Maurice Page

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