«Si cette politique de séparation se poursuit, chaque personne se déplacera à Jérusalem en portant avec soi son propre mur, sa propre barrière qui le sépare des autres», a déclaré le 19 octobre le patriarche latin de Jérusalem Fouad Twal à l’agence d’information vaticane Fides.
Alors que dans le discours officiel, les autorités israéliennes répètent le slogan selon lequel Jérusalem est la Ville Sainte, «une et indivisible», elles se mettent maintenant à construire de nouveaux murs séparant les populations juives et arabes, notamment entre le quartier arabe de Jabal Mukkaber et la colonie juive d’Armon Hanatziv, laisse-t-il entendre.
«Evidemment, tout peut être sacrifié et contredit lorsque cela est conforme à leurs propres stratégies politiques», a fustigé le patriarche latin de Jérusalem. A Jérusalem, les Palestiniens forment le 37% de la population totale de la ville, qui compte quelque 850’000 habitants.
Les autorités israéliennes ont justifié cette construction par la volonté d’empêcher les jets de pierres et de cocktails Molotov de la part des Palestiniens. «Il s’agit d’une chose invraisemblable et elle fait partie de la politique de l’émiettement de la Ville Sainte et de la volonté de rendre difficile également l’accès aux Lieux Saints. Des milieux israéliens critiquent le fait que Netanyahou soit absolument opposé à restituer la partie arabe de Jérusalem, annexée en violation du droit international, tout en la divisant en suivant un tracé ethnique, sous prétexte de mesures de sécurité.
Depuis le début du mois d’octobre, la nouvelle spirale de violence qui a explosé en Terre Sainte a provoqué la mort d’au moins 45 Palestiniens et de 7 Israéliens. «Dans un pays démocratique – souligne le patriarche – tout acte criminel est puni par la justice et lorsque le juge émet la condamnation, tous l’acceptent. Maintenant, tous les civils en Israël ont le droit d’ouvrir le feu. Il y a des lynchages et des exécutions sommaires. L’usage disproportionné de la force est toujours un signe de faiblesse alors que serviraient des nerfs solides et un esprit lucide pour reconnaître et ôter les causes de cette vague de violence et défendre ensemble le profil de Jérusalem comme ville de la paix, pour le bien de tous».
Dimanche, lors d’une attaque dans la gare routière de Beersheba, une ville du sud d’Israël, lorsqu’un Arabe israélien a tué un soldat âgé de 19 ans et blessé dix autres personnes, une foule déchaînée a massacré Habtom Zerhom. Ce réfugié érythréen âgé de 26 ans, qui n’avait rien à voir avec cette attaque, gisait blessé au sol après avoir été abattu par un garde de sécurité, «par erreur» selon les médias israéliens. Il a été achevé à coups de pied sous le regard des soldats et des agents de sécurité. (apic/fides/be)
Jacques Berset
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