Entre un rappel ferme de la doctrine de l’Eglise et une large ouverture pastorale, quelques propositions commencent à apparaître.
Lors des deux dernières sessions plénières dans la Salle du synode, les 14 et 15 octobre, pas moins de 93 cardinaux et évêques ont pris la parole. «Si ce n’est pas le seul sujet, loin de là, il faut reconnaître que la question de l’accès aux sacrements des divorcés-remariés est largement revenue dans l’avalanche des interventions de ces dernières 24 heures», confie Romilda Ferrauto, attachée de presse du synode.
Certains pères synodaux, rapporte Romilda Ferrauto, soulignent que «le rôle de l’Eglise n’est pas d’adhérer à l’opinion publique ou politique, mais d’être fidèle au Seigneur», et d’autres estiment «qu’il faut accompagner les gens malgré leurs échecs, sans pour autant diluer la doctrine».
D’autres encore «appellent à la prudence et mettent en garde contre des solutions rapides qui risquent d’ajouter à la confusion générale et de semer le trouble parmi les fidèles».
Mais d’autres participants au synode avancent une première proposition pastorale, à savoir «de proposer une approche personnalisée» d’accueil des divorcés-remariés «sous la conduite des évêques diocésains». Dans la Salle du synode, un évêque a jugé que «priver des sacrements de la réconciliation et de l’eucharistie est un acte grave», confiant aussi que cette privation pouvait être «injustifiée» dans certains cas.
Un autre, explique Romilda Ferrauto, «a souligné que le divorce est un malheur, qu’il relève souvent de la simple survie» et s’est alors demandé «comment l’Eglise pouvait sanctionner ce qui relève de la faiblesse humaine». Un autre encore a regretté " que l’on soit trop fortement accroché à la problématique des sacrements, comme s’ils étaient des moyens exclusifs de la grâce».
Quelques pères synodaux ont suggéré la création d’une commission post-synodale d’experts chargée de plancher sur les questions doctrinales les plus délicates liées à la famille et au mariage. D’autres, depuis plusieurs jours, réclament un document magistériel qui vienne rappeler les contours de cette doctrine.
Si le rappel de la doctrine catholique a maintes fois résonné dans la Salle du synode, certains pères ont aussi évoqué «la responsabilité du clergé qui éloigne les fidèles». L’un d’entre eux a jugé qu’il ne fallait pas changer la doctrine «mais l’attitude vis-à-vis des fidèles». Plusieurs ont mentionné l’urgence de changer le «langage» de l’Eglise.
Mais la question des divorcés-remariés n’est pas la seule abordée. Il a ainsi par exemple été question des mariages mixtes, de l’accompagnement au mariage, de la formation du clergé ou encore de la défense de la vie. Il a également été question du récent choix du pape François d’alléger les procédures de reconnaissance de nullité de mariage. (apic/imedia/ami/ak/be)
Jacques Berset
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