«L’humanité doit renoncer à idolâtrer l’argent et doit replacer au centre la personne humaine, sa dignité, le bien commun, le futur des générations qui peupleront la Terre après nous», assure le pape dans cette interview, la première à un média français. Il pointe à nouveau du doigt le capitalisme et le profit, mais assure qu’ils «ne sont pas diaboliques si on ne les transforme pas en idoles, (…) s›ils restent des instruments».
A propos des conflits en cours, notamment en Syrie et en Irak, le pape appelle à agir «face à l’urgence» sans oublier de s’attaquer aux causes, dénonçant encore «l’hypocrisie de ces puissants de la Terre qui parlent de paix mais qui, en sous-main, vendent des armes». Il déplore également l’exil des chrétiens du Moyen-Orient. L’auteur de l’encyclique ‘Laudato si’ sur l’environnement espère aussi que la Conférence de Paris de 2015 sur le climat «pourra contribuer à des choix concrets, partagés et visant, pour le bien commun, le long terme». Sur un autre plan, il n’exclut pas totalement la présence de vie ailleurs que sur la Terre.
Interpellé sur le «formidable enthousiasme» dont il fait l’objet et son engagement à résoudre les crises mondiales, le pape assure que son action et celle du Saint-Siège restent indépendantes du degré de sympathie ou d’enthousiasme que suscitent à un moment ou à un autre des personnalités. «Nous cherchons à encourager par le dialogue la solution des conflits et la construction de la paix, explique-t-il, nous cherchons inlassablement les voies pacifiques et négociées pour résoudre les crises et les conflits (…) A chaque fois que j’entends ’Vive le Pape !’, j’invite les fidèles à crier ›Vive Jésus!’», confie encore le pontife argentin.
De façon plus personnelle, le pape François redit qu’il aimerait tellement aller manger une bonne pizza avec des amis, ce qui est «presque impossible» désormais. «J’ai toujours été un prêtre de la rue», dit-il aussi, notant par ailleurs que les nombreux voyages qu’il fait sont très fatigants.
Le pape, enfin, évoque la toute prochaine canonisation des époux Martin, les parents de sainte Thérèse de Lisieux, qu’il présente comme «un couple d’évangélisateurs qui, leur vie durant, ont témoigné de la beauté de la foi en Jésus». Il relève qu’ils aidaient les gens dans le besoin lorsqu’au contraire, «à cette époque, une certaine éthique bourgeoise prenant l’excuse du décorum, méprisait les pauvres». Il dit aussi sa proximité spirituelle avec sainte Thérèse de Lisieux.
Sur 12 pages, l’article consacré au pape François dans Paris Match fait la part belle aux photos. L’auteur de l’article, la journaliste Caroline Pigozzi, met également en scène sa rencontre «inoubliable» avec le pape à la Maison Sainte-Marthe, le 9 octobre dernier. (apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
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