L’un des Circuli minores (groupes linguistiques) francophones, travaillant sur la 2e partie de l’Instrumentum Laboris, a ainsi voté à l’unanimité un modus qui établit que «l’annonce de l’Evangile de la famille demande aujourd’hui une intervention magistérielle qui puisse rendre plus cohérente et puisse simplifier l’actuelle doctrine théologico-canonique sur le mariage». Un autre groupe demande au magistère de «présenter l’Evangile de la famille de façon organique et intégrée».
Un autre groupe pointe «la nécessité (…) de demander un document magistériel» car «le synode pourra difficilement répondre à l’exigence d’ordonner la doctrine complexe et diversifiée sur le mariage et la famille dans un document exhaustif». En parallèle d’une affirmation doctrinale, ce groupe demande aussi «un engagement à vérifier les aspects pastoraux» concernés. Certains soulignent d’ores-et-déjà «les limites d’un document qui sera approuvé à la conclusion de ce synode».
Devant la presse, le cardinal burkinabé Philippe Ouédraogo a confirmé la nécessité d’un document à caractère magistériel, alors que les débats synodaux ont manifesté, a-t-il noté, «beaucoup de divergences, beaucoup d’ambiguïté, beaucoup de préoccupations». Dans ce contexte, a estimé l’archevêque de Ouagadougou, «le synode est vraiment la palabre de famille où le père de famille, le pape, écoute tous ses enfants, et en fonction des défis, essaie de dire une parole». Or, a-t-il souligné, la mission essentielle du successeur de Pierre «est de confirmer ses frères et ses sœurs dans la foi, de sauvegarder la communion ecclésiale. Je crois qu’il faillirait à sa mission s’il n’arrivait pas à indiquer une direction pour les chrétiens, pour les croyants».
Parvenus à la mi-chemin du synode, plusieurs participants continuent d’émettre certains doutes concernant la méthode de travail et l’efficacité d’un texte amendé pendant trois semaines. «Il apparaît important que le texte final puisse être aussi clair et simple que possible et évite les ambiguïtés et les équivoques», peut-on lire dans un rapport. Un autre souhaite que le texte en cours d’élaboration «manifeste une plus grande unité de conception». Plusieurs soulignent en ce sens le risque de confusion ou «d’ambiguïté» si le mariage n’est pas défini clairement: «L’Instrumentum Laboris ne définit nulle part le mariage. C’est un sérieux défaut. (…) La plupart des évêques (du groupe, ndlr) sont d’accord sur le fait que le document devrait ajouter la définition du mariage de Vatican II».
Enfin, beaucoup demandent plus de référence à l’Ecriture Sainte, à commencer par un ancrage dans le Livre de la Genèse qui présente les trois caractéristiques du mariage: «monogamie, permanence (du lien, ndlr) et égalité des sexes». Mais d’autres mettent en garde contre le danger de «lire l’Ecriture d’une façon trop fondamentaliste». Les Circuli Minores reprendront le 17 octobre après les échanges en assemblée plénière sur la troisième partie de l’Instrumentum Laboris, plus concrète. (apic/imedia/ak/rz)
Raphaël Zbinden
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