Le porte-parole du Vatican a jugé au contraire que le climat de travail du synode était «positif». Devant la presse, le Père Lombardi a réagi à la publication, la veille, d’une missive adressée le 5 octobre au pape François et soi-disant signée par 13 cardinaux pour contester radicalement une procédure conçue selon eux pour faciliter l’obtention de résultats prédéterminés à propos de questions importantes et controversées (…) «Comme nous le savons, a affirmé le Père Lombardi, le secrétaire général du synode et le pape avaient répondu avec clarté», au lendemain de la remise de la lettre. A huis clos, le pape avait alors demandé aux pères synodaux de ne pas céder à «l’herméneutique de la conspiration» et rappelé que la doctrine catholique n’était pas remise en question lors de ce synode.
«Celui qui, plusieurs jours plus tard, a donné ce texte et cette liste de signataires pour publication, a accompli un acte visant à semer le trouble, qui n’était pas dans l’intention des signataires, tout au moins des plus en vue», a indiqué le Père Lombardi. «Il faut donc ne pas se laisser conditionner par ce document», a-t-il insisté, assurant que «le climat général de l’assemblée» était «tout à fait positif».
Le contenu de la lettre adressée par plusieurs cardinaux au pape François au début du Synode des évêques sur la famille avait été révélé, une semaine plus tard, par le vaticaniste italien Sandro Magister. Celui-là même qui, en juin dernier, avait publié avant l’heure une ébauche de l’encyclique Laudato Si’ et avait été temporairement privé de son accréditation par le Bureau de presse du Saint-Siège.
Cependant, dans la journée du 12 octobre, pas moins de quatre prélats, annoncés comme étant signataires de cette lettre qui contestait la méthode du synode et la neutralité de la commission chargée de rédiger le rapport final, ont formellement démenti avoir signé la missive: les cardinaux Angelo Scola, André Vingt-Trois, Mauro Piacenza et Peter Erdö.
Un peu plus tard, le cardinal australien George Pell et le cardinal sud-africain Wilfrid Fox Napier affirmaient pour leur part avoir bien signé cette lettre, mais assuraient que le texte publié était inexact. Pour sa part, le cardinal allemand Gerhard Ludwig Müller n’a pas démenti avoir signé cette lettre mais a jugé que sa publication par un tiers entendait «semer des disputes, créer des tensions».
Le 13 octobre, la saga des ›révélations’ a continué. America Magazine, revue des jésuites américains, a publié une nouvelle version de la lettre et avancé quatre autres noms de signataires présumés. Mais l’un d’eux, le Mexicain Norberto Rivera Carrera, a démenti avoir signé cette lettre. (apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
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