Au cours de cinq demi-journées de travaux dans les 13 Circuli minores linguistiques, tous les participants au synode ont échangé sur la première partie du document de travail consacrée au contexte et aux défis actuels, proposant pour l’heure plus de 200 modifications et quelques axes de réflexion supplémentaires. Avant de rentrer dans le vif des débats, les groupes qui s’interrogent sur la méthode de travail du synode ne sont pas rares, demandant notamment que leurs discussions soient bien prises en compte au terme des travaux, jugeant parfois que trois semaines ne seront pas suffisantes pour arriver au bout de la problématique, ou que la méthode reste confuse. D’autres pointent la perte de temps et le risque d’ergoter sur des questions de vocabulaire.
Avec ce synode, assure l’un des groupes italophones, l’Eglise devra «stimuler une pratique pastorale nouvelle et créative». «On devra aussi reconnaître l’inadéquation du soutien pastoral que les familles reçoivent de l’Eglise sur leur chemin de foi», assure à son tour un groupe anglophone. Certains participants au synode suggèrent même une demande de pardon pour les défaillances de l’Eglise dans l’accompagnement des familles.
A l’issue de ce synode marqué par la diversité des expériences, le pape pourrait par ailleurs choisir d’engager l’Eglise dans un partage plus collégial du pouvoir, comme l’ont évoqué plusieurs pères synodaux, une forme de décentralisation. Ainsi, un groupe a suggéré «que les conférences épiscopales puissent disposer d’un certain pouvoir pour permettre à leurs pasteurs d’être de ›bons samaritains’ dans leur service ecclésial».
Théorie du genre
Dans plusieurs cercles, des participants au synode ont mis en garde contre une vision fortement occidentale des problématiques de la famille, une vision «trop européenne, au risque de voir les choses à travers un certain prisme». Mais c’est très largement qu’ils ont dénoncé les risques idéologiques de la théorie du genre, en particulier lorsqu’elle est «diffusée voire imposée par certaines organisations internationales». Un autre groupe a insisté sur «le besoin d’utiliser des formules qui ne laissent aucun doute sur le fait que le seul modèle de famille qui correspond à la doctrine de l’Eglise est celui fondé sur le mariage entre un homme et une femme».
Bien que des «forces négatives» s’opposent à la famille, a assuré un groupe, «il ne faudrait pas que la seule option de l’Eglise soit la condamnation». De nombreux groupes de travail ont ainsi encouragé un langage positif de l’Eglise sur la famille. D’aucuns demandent en particulier de réaffirmer la beauté du message chrétien et d’encourager les familles catholiques qui adhérent à ce message, contre vents et marées. (apic/imedia/ami/ak/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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