Depuis son élection en 2013, le pontife argentin et la diplomatie vaticane ont participé aux processus de paix de divers conflits particulièrement enlisés sur la planète. Ce fut d’abord l’initiative historique de la prière interreligieuse rassemblant côte à côte les présidents israélien et palestinien dans les jardins du Vatican, le 8 juin 2014, mais aussi une invitation à prier et à jeûner pour la paix au Moyen-Orient, neuf mois plus tôt. Cette initiative, de l’avis de certains évêques orientaux, avait alors empêché une intervention militaire en Syrie.
Plus récemment, le Saint-Siège a joué un rôle reconnu dans le rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis, abouti en décembre 2014. Enfin, certains observateurs attribuent au pape François une partie de l’avancée des pourparlers de paix en cours entre le gouvernement colombien et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
Ce n’est pas la première fois que le nom du pontife argentin circule dans la liste des éventuels lauréats du Prix Nobel de la paix. Dans une interview accordée en juillet 2014 à la revue argentine Viva, le pape François avait assuré que se voir attribuer un jour cette reconnaissance ne faisait pas partie de son agenda. «Sans pour autant les mépriser, je n’ai jamais voulu recevoir des doctorats ou des prix», expliquait alors le pape pour qui «tous doivent s’engager pour la paix» car «la paix est le langage qu’il faut parler».
Si aucun pape n’a encore reçu le Prix Nobel de la paix, à plusieurs reprises, Jean Paul II avait figuré parmi les favoris, en particulier au début des années 2000 alors qu’il s’était opposé avec force à la guerre en Irak. Pendant longtemps, l’évêque luthérien d’Oslo, qui faisait partie du jury, aurait refusé la nomination du pape en raison de ses positions en matière de morale sexuelle.
La récompense prestigieuse mais parfois source de polémiques a déjà été attribuée à plusieurs personnalités religieuses. Parmi elles, figurent notamment le Père Dominique Pire en 1958, dominicain belge engagé dans l’aide aux réfugiés; le pasteur Martin Luther King en 1964; Mère Teresa en 1979; l’évêque anglican sud-africain Desmond Tutu en 1984; le Dalai Lama en 1989, ou encore l’évêque catholique du Timor oriental, Mgr Carlos Felipe Ximenes Belo, en 1996. (apic/imedia/ami/ak/rz)
Raphaël Zbinden
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