Dans les 13 Circuli minores, qui ont commencé le 6 octobre, les membres du synode réfléchissent en comité restreint à partir du texte de l’Instrumentum Laboris. De façon méthodique, point par point, ils formulent des critiques, des précisions, des ajouts. Mais la diversité de provenance des membres semble pour l’instant compliquer l’avancée des discussions.
Dans l’un des trois groupes francophones, par exemple, sont réunis pêle-mêle des Français de la métropole ou missionnaires à l’étranger, mais aussi des francophones du Canada, du Moyen-Orient et d’Afrique, a souligné Mgr Laurent Ulrich, rapporteur du groupe «Gallicus A». Un panaché d’expériences, de cultures, de contextes sociaux divers, voire parfois diamétralement opposés, qui rend difficile l’expression d’un consensus. A titre d’exemple, a précisé l’évêque de Lille en France, le mariage est «plutôt en progression» dans les Eglises d’Afrique alors qu’il est en diminution en Europe.
Les intervenants à la conférence de presse ont fait état à ce propos d’une préoccupation récurrente, exprimée notamment par les représentants du continent africain qui ne se reconnaissent pas dans le texte de l’Instrumentum Laboris. Un document jugé trop occidental, plus représentatif de l’hémisphère Nord que de l’hémisphère Sud.
Autre point d’attention pour les pères synodaux: la nécessité de trouver un nouveau langage qui soit «un langage d’encouragement, qui pousse à une vie de famille porteuse de valeurs riches dans la vie du monde», a assuré Mgr Ulrich. Selon les mots de Mgr Charles Chaput, il s’agit que personne ne soit blessé mais que le message soit donné. Mais là encore, les enjeux ne peuvent s’exprimer de la même façon aux quatre coins de la planète: «Tel ou tel langage peut être trop offensif pour les Occidentaux alors qu’il est nécessaire pour l’Afrique», a fait observer l’archevêque de Philadelphie qui appelle de ses vœux un message synodal complet et précis.
Alors que le pape a invité l’assemblée à faire un travail collégial dans l’unité, la tâche de présenter le message de l’Eglise dans un langage compréhensible par tous et reflétant l’ensemble des voix catholiques, comme le souhaite le prélat américain, semble de plus en plus ardue. Face à ce constat, certaines voix commencent à s’élever en faveur de réponses et de prises de décisions régionales, laissant davantage de marge de manœuvre aux conférences épiscopales.
Selon un observateur, les participants souhaitent finalement éviter de se borner à une analyse sociologique mais élaborer des propositions pastorales concrètes afin de donner un signe spirituel. Ce qui est à l’ordre du jour, a affirmé Mgr Ulrich, n’est pas tant une évolution la doctrine que de la façon de la vivre dans la pastorale. (apic/imdia/ak/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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