270 participants du monde entier sont présents à Rome, dont une quarantaine de membres choisis personnellement par le pape François qui sont venus s’ajouter à la longue liste des participants prévus par les statuts du Synode, des membres élus par les épiscopats ou par l’Union des supérieurs généraux, des chefs des dicastères de la curie romaine, des représentants des Eglises orientales, des auditeurs et auditrices, et des délégués fraternels. Les débats se poursuivront jusqu’au 25 octobre.
Mgr Jean-Marie Lovey relève que les familles aujourd’hui sont souvent déstabilisées. «Une base a été perdue, nous devons donc aider tous les chrétiens à voir que les familles ont une vocation». L’évêque de Sion parle à ce propos d’appel divin: «Quand un couple fonde une famille, il suit cet appel. J’ai le sentiment que toutes les structures sociales, y compris la famille, doivent être réévangélisées».
Concernant la problématique des homosexuels et des divorcés remariés, qui sont bien davantage mis en avant en Occident, également en Suisse, qu’en Afrique et en Asie, Mgr Lovey met en garde contre le danger de n’insister que sur deux ou trois thèmes. Il y a là le risque que les participants prennent une position pro ou contra. «Cependant, le défi majeur est la communion. Nous devons nous écouter mutuellement, et ne pas trop se focaliser sur des options qui sont trop locales».
Mais il admet que cette problématique – les divorcés remariés et les homosexuels – est une réalité que l’on ne doit pas nier, et qui réclame une nouvelle approche pastorale. Mais il ne voit pas actuellement une bénédiction pour les couples homosexuels comme «le meilleur accompagnement».
Il estime que l’accomplissement d’un tel acte rituel ferait courir le risque de considérer le problème comme résolu. D’autre part, il pourrait être ressenti comme une provocation par de nombreux chrétiens. Mgr Lovey plaide plutôt pour un accompagnement pastoral à long terme des personnes concernées.
Le délégué suisse au Synode est d’avis qu’il ne faut pas oublier qu’il existe aussi de nombreuses autres réalités dans l’Eglise au plan mondial, que le Synode, dans son universalité, doit prendre en considération. Il mentionne à ce propos une «certaine surreprésentation de l’Europe», car les Européens sont 107 participants sur 270, de loin le groupe le plus fort.
L’évêque valaisan relève un autre aspect: tous les pays sont actuellement confrontés au défi de la question des réfugiés. «Cela peut être un lieu de communion». La préoccupation ecclésiale commune à l’égard des réfugiés, et le fait que les mouvements de fuite déstabilisent les familles, peuvent amener les participants au Synode à parler d’une même voix.
Mgr Lovey estime également qu’une série de problèmes pourraient être abordés de manière différente, du moins au plan pastoral, dans les diverses régions du globe. Dans une perspective pastorale, les questions de la famille ne se présentent pas de la même manière en Suisse ou en Afrique. Mais, insiste-t-il, il faut ici aussi une base théologique commune, qui sera ensuite ajustée pour chaque situation. «Le synode offrira une réflexion théologique sur le mariage et la famille, permettant de disposer d’abord d’une base commune concrète avant d’aborder les questions spécifiques».
L’évêque de Sion a admis, lors de sa conférence de presse de dimanche 4 octobre à Rome, que parmi les catholiques suisses, il n’y avait pas de ligne claire concernant le Synode sur la famille, ce qui rend sa tâche difficile pour présenter les demandes suisses à l’assemblée. Il a aussi souligné que les résultats du Synode ne dépendaient pas des participants, mais du pape. «Nous devons nous préparer à accepter quelque chose que nous n’avons peut-être pas attendu!» (apic/ak/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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